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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : la pianiste Elisabeth Leonskaja en récital à la Philharmonie de Paris

Elisabeth Leonskaja

  • Franz Schubert : Sonate No17 en ré majeur D.850, op.53
  • Sonate No20 en la majeur D.959
  • Elisabeth Leonskaja, piano
  • Mercredi 29 mai 2019, à 20 h 30
  • Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez
    www.philharmoniedeparis.fr
    www.piano4etoiles.fr

Elisabeth Leonskaja offre deux grandes Sonates de Schubert au public de la Philharmonie de Paris : la Sonate D.850 et la Sonate D.959.

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En mettant à son programme ces deux Sonates (No17 et No20) de Franz Schubert, Elisabeth Leonskaja abordait deux œuvres majeures du compositeur viennois dans le domaine du piano. En effet, la Sonate No17 D.850 avec laquelle la pianiste Elisabeth Leonskaja entamait son récital semble accumuler dans ses deux premiers mouvements un afflux permanent d’idées, surgissant en un flot ininterrompu. L’Allegro vivace surprend tout d’abord par son aspect presque beethovenien, impression vite démentie par son développement où le compositeur introduit des notions de nature (sonorités de cors identifiables à deux reprises). Le second mouvement (Con moto) se caractérise par son aspect passionné, l’émotion pure y est palpable, orientant résolument ce Con moto vers un déluge de sentiments fougueux dont seul Schubert a le secret. Le Scherzo énergique et dansant qui succède à ce deuxième mouvement nous ramène à un Schubert expressif et joyeux, ignorant volontairement que la maladie et la mort sont proches. Quant au Rondo qui met fin à cette Sonate, il penche lui aussi vers l’insouciance, comme si le compositeur cherchait à contenir l’inévitable. L’avant-dernière Sonate (No20) qui mettait fin au concert d’Elisabeth Leonskaja fait partie des œuvres qui datent toutes de 1828, l’année fatidique de la disparition de Franz Schubert, brutalement rattrapé par la maladie. Le premier mouvement de cette Sonate No2O D.959 surprend par son aspect presque farouche, auquel vont vite se substituer d’autres éléments beaucoup plus mélodiques et chantants tels que les affectionne Schubert. L’Andantino qui constitue le second mouvement permet à Schubert d’introduire un thème obsédant, répétitif, prenant souvent l’allure d’une marche presque lugubre. Avec le Scherzo qui suit cet impressionnant Andantino, le Schubert rêveur, exubérant refait à nouveau surface. Le final, un Allegretto très développé, subit sans aucun doute l’influence invisible mais évidente du lied, qui reste une source d’inspiration primordiale chez Schubert.
L’œuvre va soudainement prendre fin sous forme d’un étonnant et inattendu presto.
Dans ce programme ambitieux entièrement consacré à ces deux Sonates de Schubert, par son approche incroyablement intériorisée, d’une poésie intense, la pianiste Elisabeth Leonskaja parvient à ce miracle que peu de pianistes atteignent : révéler l’âme du compositeur au détour de chaque phrase musicale sans obtenir cela par une quelconque superficialité.
C’est ce sentiment que semble avoir eu le public vis-à-vis de son interprétation de ces Sonates de Schubert. Car en effet, la pianiste Elisabeth Leonskaka recueille un immense succès largement mérité et récompense l’adhésion du public par trois bis : un Impromptu op.142 et deux autres Impromptus provenant de l’opus 90 de Schubert.

Texte de Michel Jakubowicz



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