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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Olivier Charlier, Xavier Phillips et Roustem Saïtkoulov en récital à la Salle Gaveau

Trois Slaves
Olivier Charlier, Xavier Phillips et Roustem Saïtkoulov

  • À la mémoire d’un grand artiste
  • Chostakovitch
  • Tchaïkovski
  • Dvořák 
  • Olivier Charlier : violon
  • Xavier Phillips : violoncelle
  • Roustem Saïtkoulov : piano
  • Salle Gaveau, mercredi 20 février 2019 20 h 30
    45, rue de la Boétie
    75008 Paris
    www.philippemaillardproductions.fr
    www.sallegaveau.com

Le répertoire slave de musique de chambre dans sa quintessence, interprété par trois artistes d’exception.

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C’est par un Trio écrit par un très jeune étudiant du conservatoire de Petrograd (moins de vingt ans !) que s’ouvrait ce concert donné Salle Gaveau ce mercredi 20 février 2019. Le Trio en question est celui de Dimitri Chostakovitch et se révèle à l’audition, malgré sa brièveté, déjà chargé de sarcasmes et de facéties, tordant le cou aux bonnes manières qui seront souvent la marque de fabrique du compositeur dans de nombreuses partitions ultérieures. La seconde œuvre du concert, le Trio pour piano No4 « Dumky » est une partition de maturité puisque Dvořák le termine le 12 février 1891, ayant auparavant signé en 1890 une de ses œuvres les plus importantes dans le domaine de la musique religieuse : son Requiem op.89. À l’opposé de ses trois autres Trios, Dvořák renonce aux mouvements traditionnels pour adopter une forme plus libre lui permettant de varier à l’infini les fréquents changements d’atmosphère qu’il s’est promis d’insérer au gré de son inspiration dans ce dernier Trio pour piano No4. Ce sont en fait six mouvements qui structurent ce Trio No4 où Dvořák mêle avec une liberté totale mélodies d’origine populaire et pure invention mélodique, donnant ainsi à ce Trio un charme inimitable saisissant, laissant la notion d’imprévu, d’improvisation imprégner l’œuvre dans sa totalité. La dernière œuvre inscrite au programme des trois solistes de cette soirée n’était autre que le Trio op.50 de Tchaïkovski, dont la première interprétation sera donnée au conservatoire de Moscou le 11 mars 1882. Cette exécution a en fait lieu un an après la disparition d’Anton Rubinstein, compositeur et ami de Tchaïkovski à qui ce Trio est dédié. Bien que s’éloignant quelque peu de l’habituel schéma traditionnel du Trio romantique en vogue au XIXe siècle, et ayant plutôt recours à la Variation, cet unique Trio de Tchaïkovski, possède bien les caractéristiques liées au style de l’auteur de la Symphonie pathétique et de La Dame de Pique, à savoir une propension au débordement émotionnel et à la frénésie mélodique intarissable. Une frénésie qui va s’installer dans l’œuvre durant plus de quarante minutes et dont le point culminant sera le finale débutant dans un accès délirant de gaieté presque factice, pour finalement s’achever dans les larmes sur un rythme de marche funèbre se transformant peu à peu en glas sinistre.

Par leur réactivité chargée d’émotion, Olivier Charlier au violon, Xavier Phillips au violoncelle et Roustem Saïtkoulov au piano savaient apporter aux trois compositeurs de la soirée toute l’intensité qu’ils exigeaient. Un bis provenant du Trio Dumky de Dvořák était bien sûr accordé au public par le Trio, après leur succès obtenu grâce à leur exécution parfaite de ce programme fascinant.

Chostakovitch, Dvořák et Tchaïkovski au programme d’un Trio au sommet de son inspiration.

Texte de Michel Jakubowicz

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Salle Gaveau

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