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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : récital du baryton Ludovic Tézier accompagné au piano par Thuy Anh Vuong, au Salon Gustave Eiffel

Ludovic Tezier

  • Franz Schubert
  • Robert Schumann
  • Jacques Ibert
  • Gabriel Fauré 

  • Ludovic Tézier, baryton
  • Thuy Anh Vuong, piano

  • Le Festival de Paris, édition Juin 2018
  • Tour Eiffel, Salon Gustave Eiffel
    Lefestival.paris
    www.toureiffel.paris

Pour cette seconde édition du Festival de Paris, le choix avait été fait de donner l’occasion d’écouter de la musique classique dans différents endroits emblématiques de la capitale. C’est ainsi qu’au premier étage de la Tour Eiffel, dans le Salon Gustave Eiffel, le baryton Ludovic Tézier et la pianiste Thuy Anh Vuong donnaient un récital consacré aux lieder de Franz Schubert, de Robert Schumann et à la mélodie française illustrée par des œuvres de Jacques Ibert et de Gabriel Fauré.

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Le grand baryton Ludovic Tézier, accompagné au piano par Thuy Anh Vuong entamait son récital (vertigineux) avec «An die Musik», suivi de «Meeres Stille», concluant cette petite trilogie schubertienne par le terrible et lancinant «Gute Nacht», premier lied de ce vaste cycle comprenant 24 lieder, composé par Schubert en 1827, Winterreise. Robert Schumann était lui aussi mis à l’honneur par notre baryton, d’abord avec «In der Fremde» de l’opus.39. Cet hommage à Robert Schumann s’achevait avec «Hör ich das liedchen klingen» et «Ich hab’ Im Traum geweinet», deux lieder provenant du cycle de lieder Dichterliebe opus .48 datant de 1840. Après cet épisode schumannien, Ludovic Tézier revenait à Schubert avec d’abord «Ständchen» D.920, datant lui aussi de 1827, composé à la même période que le «Winterreise». Le baryton Ludovic Tézier mettait fin à ce mini-périple consacré à Schubert avec un lied particulièrement glaçant, paré des funèbres attraits d’un fantastique cruel et sauvage, celui du lied «Erlkönig». Ce lied D.328, composé par Schubert en 1815 sur un poème de Goethe, est d’une intensité foudroyante, maintenant entre le piano et le baryton un rythme haletant et fatal qui ne prendra fin qu’à sa conclusion terrifiante, inéluctable. Jacques Ibert prenait le relai du romantisme autrichien et allemand avec Quatre chansons de Don Quichotte : «Chanson du départ de Don Quichotte», «Chanson à Dulcinée», «Chanson du Duc» et «Chanson de la mort de Don Quichotte». Jacques Ibert, l’auteur d’«Escales», du ballet «Les Amours de Jupiter» et d’un superbe Quatuor à cordes, se montre, dans ces Quatre chansons de Don Quichotte, fidèle à l’esprit de Cervantes, imaginant une musique s’inspirant de l’Espagne sans jamais la copier. La dernière chanson, consacrée à la mort de Don Quichotte, est parfaitement émouvante par sa simplicité dénuée de tout pathos inutile. Gabriel Fauré concluait la partie française du récital de Ludovic Tézier avec «L’Horizon chimérique», son célèbre cycle de mélodies opus.118, comprenant «La mer est infinie», «Je me suis embarqué», «Diane Séléné» et «Vaisseaux, nous vous aurons aimés», datant de 1921. Le compositeur français semble avoir rassemblé dans ce cycle toute sa sensibilité, toute la puissance évocatrice de son inspiration, ici mise au service de la poésie de Jean de La Ville de Mirmont.

L’interprétation de Ludovic Tézier (admirablement accompagné au piano par Thuy Anh Vuong) n’appelle que des éloges, en particulier dans le domaine germanique par une interprétation juste et saisissante de «Gute Nacht» et de «Erlkönig» de Franz Schubert. Quant à sa vision des Quatre chansons de Don Quichotte de Jacques Ibert et de l’«Horizon chimérique» de Gabriel Fauré, elles dénotent chez Ludovic Tézier une totale adhésion avec le phrasé propre à la mélodie française. Le public, enthousiaste, insensible au vertige que l’on peut ressentir à de pareilles altitudes, réclamait et obtenait sans peine quatre bis généreusement accordés par Ludovic Tézier et Thuy Anh Vuong. Il s’agissait du «Berceau» de Gabriel Fauré, de deux lieder dont l’un de Richard Strauss et, pour terminer, d’une «Bohême» qui ne sortait pas de la plume de Puccini mais de l’adaptation que nous connaissons chantée par Aznavour !

Ainsi s’achevait, dans les hauteurs de la Tour Eiffel, ce voyage effectué par le baryton Ludovic Tézier et la pianiste Thuy Anh Vuong dans les univers de Schubert, Schumann, Ibert et Fauré. Une petite surprise s’ajoutait à ce récital grâce à la présence du petit-fils de Jacques Ibert venu faire don de deux des manuscrits originaux des quatre chansons de Don Quichotte à la Bibliothèque Nationale de France.

Texte de Michel Jakubowicz  

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