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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : récital de piano de Stephen Kovacevich au Théâtre des Champs-Elysées

Stephen Kovacevich

C’est par le bref mais intense Prélude et Fugue No4 BWV 849 de Johann Sebastian Bach que Stephen Kovacevich ouvrait son récital donné en cette soirée du mercredi 6 juin au Théâtre des Champs-Elysées.

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Ce bref intermède issu de l’époque baroque s’effaçait ensuite pour laisser place à une œuvre débutant une monumentale trilogie mettant un terme aux Trente deux Sonates pour piano de Beethoven. En effet, Stephen Kovacevich venait d’inscrire à son programme la Sonate No30 op.109 du Maître de Bonn qui sera suivie des ultimes Sonates No31 et No32. Stephen Kovacevich édifiait avec beaucoup de force et de détermination cette Sonate dont la conclusion se constitue de Variations de I à VI, établissant ainsi une sorte d’attente proche du mystère. Brahms figurait en troisième position dans ce récital avec une œuvre datant de la jeunesse du compositeur du Requiem allemand : la Ballade op.10. Deux Intermezzo (op.76 No7 et op.76 No3 s’ajoutaient à cette œuvre d’un tout jeune Brahms, alors qu’une pièce presque crépusculaire, le Capriccio en ré mineur op.116 No7 achevait ce bref cycle consacré à Brahms. Stephen Kovacevich, en brahmsien convaincu, nous immergeait sans peine dans sa conception basée sur une perception sensible du compositeur éternellement hanté par les brumes du Nord de l’Allemagne.

C’est certainement avec la Sonate No21 en si bémol majeur D.960, op. posthume de Franz Schubert que ce concert prenait réellement son envol, comme si Stephen Kovacevich n’attendait que ce moment pour nous prouver à quel point l’univers de Franz Schubert lui était familier. Dès le premier mouvement (Molto moderato), Stephen Kovacevich nous conviait à un voyage au pays de l’impalpable et de l’étrange. L’Andante sostenuto, qui constituait le second mouvement de cette Sonate, prenait sous les doigts du pianiste des formes sonores venues d’un espace inconnu, évoluant à la frange ténue de l’angoisse et du désespoir. En revanche, les deux ultimes mouvements, le Scherzo et l’Allegro se révélaient sous ses doigts inspirés, comme autant d’épisodes libres de toute contrariété, joyeux et presque insouciants. Après un petit bis, Stephen Kovacevich prenait congé du public du Théâtre des Champs-Elysées, convaincu d’avoir assisté à un évènement majeur effectué dans le monde du piano.

Texte de Michel Jakubowicz



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