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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Quatuor Minetti au Grand salon de l'Hôtel national des Invalides, à Paris

Minetti Quartett

  • Quatuor Minetti :
  • Bojidara Kouzmanova-Vladar, violon
  • Anna Knopp, violon
  • Andreas Willwohl, alto
  • Leonhard Roczek, violoncelle

  • Hôtel national des Invalides, Grand salon - Lundi 28 mai 2018
  • Cycle Musiques et paroles d’Empereur
  • Sous l’égide et avec le soutien du Forum culturel autrichien
    www.musee-armee.fr

C’est d’abord avec un bref quatuor en trois mouvements de Giovanni Paisiello (1740-1816) que s’ouvrait ce concert donné par le Quatuor Minetti au Grand salon de l’Hôtel national des Invalides, ce lundi 28 mai 2018.

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Plutôt connu pour ses opéras (Il Barbiere di Siviglia, Don Quichotte de la Mancha, Nina, ossia la pazza per amore) Giovanni Paiesiello, dans ce Quatuor, signe une œuvre de pur divertissement. Seule incursion dans le XXème siècle, le Quatuor Minetti inscrit à son programme un mouvement du Quatuor du compositeur autrichien contemporain (né en 1963) Thomas Larcher intitulé «Madhares». Le père du Quatuor à cordes, Joseph Haydn, se devait de figurer dans ce concert. Il le fait brillamment puisque le Quatuor Minetti exécute son Quatuor à cordes en mi bémol majeur «La Plaisanterie» op.33. Bien que ne possédant pas les quatre mouvements habituels dont Haydn usera dans son immense production consacrée à ce genre, on peut considérer que le Largo e sostenuto fait office de troisième et quatrième mouvement. Ce dernier mouvement, en particulier le sostenuto mérite largement le surnom (La Plaisanterie) donné à ce Quatuor, par ses incessantes fausses fins, dont Haydn fait un usage immodéré et cocasse. Ultime œuvre inscrite à ce concert : le Quatuor à cordes No15 en sol majeur D.887, op.161 de Schubert. Ce Quatuor est composé en 1826, année pendant laquelle Schubert compose également sa Sonate pour piano No18 D.894. Schubert, dans ce Quatuor à cordes No15 composé de quatre mouvements, concentre dans les deux premiers une intensité jamais atteinte, même dans le précédent Quatuor à cordes No14 «La Jeune Fille et la Mort». Le premier mouvement, un Allegro molto moderato, annonce pourtant d’intenses bouleversements, symbolisés par l’apparition de trémolos inquiétants. Ce n’est que dans le second mouvement (Andante un poco moto) que les abîmes sans fonds s’ouvrent, que la terreur fait soudainement irruption. Les deux mouvements suivants (le Scherzo et l’Allegro) ne feront qu’installer un calme précaire, prêt à se rompre à chaque instant.

C’était au jeune Quatuor autrichien Minetti d’exécuter ce programme ambitieux, entièrement dédié à un genre redoutable : le Quatuor à cordes. Il s’acquittait de sa tâche avec un sens inné du détail, magnifiant aussi bien l’écriture complexe du Quatuor op.33 de Haydn que les grands élans romantiques et désespérés du Quatuor à cordes No15 de Schubert. Bref, le Quatuor Minetti nous gratifiait d’une soirée mémorable !

Texte de Michel Jakubowicz



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