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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Les Concerts Royaux de Couperin, par l'ensemble Les Timbres

Les Timbres Couperin Concerts Royaux

  • François Couperin : Concerts Royaux
  • Les Timbres
  • 1 CD Flora : Flora 4218 (Distribution : UVM)
  • Durée du CD : 61 min 57 s

  • Note technique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge (5/5)

Formé en 2007, l'ensemble Les Timbres occupe une place de choix parmi les formations baroques depuis qu'il a remporté le Premier prix du concours international de musique de chambre de Bruges en 2009. Spécialiste du répertoire français des XVIIème et XVIIIème siècles, après un disque remarqué des Pièces de clavecin en Concerts de Rameau, il se tourne vers François Couperin et ses Concerts Royaux dont il propose une interprétation de haut vol.

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Ces quatre suites de danse pour plusieurs instruments, dans le goût français, ont été composées pour Louis XIV et ses petits concerts de la chambre du Roy où elles furent jouées en 1714-1715. Elles ne seront publiées qu'en 1722. Si le style est de facture typiquement française, on note une amorce vers la manière italienne, comme le révèleront les «Nouveaux Concerts» de 1724. Lesdits Concerts ont été donnés à l'origine par cinq instrumentistes. Mais liberté est laissée aux interprètes. En effet, si certaines parties sont attribuées à un instrument précis, en particulier pour ce qui est de la basse, dévolue à la fois au clavecin pour le registre grave et à la viole pour la partie aiguë, bien des indications sont suffisamment souples pour pouvoir être adaptées à des effectifs variés. L'exécution peut l'être ainsi par le seul clavecin. Ici, elle est confiée à une dizaine de musiciens. Chaque Concert est constitué d'un Prélude et d'une succession de danses. Ainsi le «Premier Concert» en aligne-t-il cinq, Allemande, Sarabande, Gavotte, Gigue et Menuet en Trio. Le Troisième se compose de six danses, Allemande, Courante, Sarabande, Gavotte, Muzette, pour conclure par une Chaconne. Le Quatrième en comporte également six, Allemande, Courante Française, Courante Italienne, Sarabande, Rigaudon et Forlane. Le «Second Concert», plus original, n'offre qu'une suite de quatre danses, Allemande Fuguée, Air Tendre, Air Contre Fugué et Echos. Qu'il suffise de dire que chacun de ces morceaux, nanti de son indication de tempo parfaitement suggestive (''Gravement'', ''Notes Égales et Coulées'', ''Tendrement'' ou encore ''Gayement''...), appelle l'intime et la simplicité, et non une virtuosité qui serait trop démonstrative. L'alternance des mouvements lents et rapides en fait tout le sel.

La présente exécution est remarquable dans ses choix d'instrumentation (Prélude du «Second Concert» initié par le clavecin qui cède la place à la flûte ; rôle de la basse de viole dans l'Air Tendre de la même œuvre ; hautbois mis en valeur dans la Courante du «Troisième Concert»). Le raffinement du jeu est tout aussi frappant. Ainsi de la Gigue pimpante du «Premier Concert», ou de la ''Muzette'' du «Troisième Concert», marquée ''Naïvement'', débutée en pizzicatos pianissimo et progressant comme un tournoiement de vielle, ou encore la ''Chaconne Légère'' pourvue d'effets d'échos. Dans le «Quatrième Concert», on observe comme sont bien différenciées les deux Courantes, la ''Françoise'' confiée au seul clavecin, signe de rigueur toute gallique, et l'''Italienne'' qui fait intervenir l'ensemble au complet. Plus tard, le Rigaudon joué en pizzicatos des cordes, introduit la flûte traverso dans un amusant rythme syncopé. L'ensemble Les Timbres donne de ces pièces une vision stylistiquement aboutie, empreinte de poésie et d'une grande pureté instrumentale, qui se signale par son sens de l'équilibre entre les parties, cordes et bois.

L'image sonore est des plus agréables, dans une ambiance discrètement réverbérée. 

Texte de Jean-Pierre Robert    

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