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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD: Concertos a due cori de Haendel

 CD Hanedel

George Frideric Handel : Concertos a due cori, HWV 332, 333 & 334
Freiburger Barockorchester. Gottfried von der Goltz & Petra Müllejans, concertmaster & violon
1CD Harmonia Mundi : HMM 905272 (Distribution : PIAS)
Durée du CD : 48'59
Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5)

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La musique concertante de Haendel offre ceci de particulier qu'elle est en lien avec ses œuvres vocales, les concertos devant servir d'intermèdes lors de l'exécution d'odes ou d'oratorios. Ainsi en est-il des trois concertos a du cori, qui à l'origine devaient accompagner des oratorios écrits pour le théâtre Covent Garden en 1747 et 1748. Si Haendel y recycle des musiques, notamment de ses opéras précédents, il les adapte à ce nouveau contexte pour plaire à un public nombreux et pas seulement à une élite. Ces trois œuvres renferment des trouvailles instrumentales passionnantes que l'interprétation du Freiburger Barockorchester ne fait que confirmer.

Les concertos a due cori sont conçus pour deux ensembles jouant en répons, constitués de groupes de vents qu'entourent les cordes. Haendel utilise ce procédé pour des effets de spatialisation, bien dans le goût de ses musiques pour le plein air, comme la Firework Music contemporaine. Ils comportent un part d'exubérance par le rythme et la vitalité du dialogue instrumental, des bois en particulier. Ainsi le concerto HWV 334, créé en 1747 pour l'entracte de Judas Maccabée, offre une joute oratoire haletante entre les deux ''chœurs'' des vents que conclut la ritournelle des cordes, particulièrement notable dans le vif troisième mouvement. Mais aussi à l'adagio qui suit. L'allegro final fait intervenir les cors en une fanfare de chasse du meilleur effet. Le concerto a due cori HWV 332, le plus fourni avec ses sept parties, est en lien avec l'oratorio Joshua de 1748. Son ouverture à la française comprend une sorte de version orchestrale du chœur tiré du Messie «  And the glory of the Lord », les vents se voyant confier les parties chantées. Plus tard, le largo majestueux est inspiré de l'opéra Ottone, re di Germania tandis que les deux numéros suivants se réfèrent à Sémélé et que le « Minuet » final très raffiné trouve son origine dans un air de l'opéra Lotario. Le concerto HWV 333 accompagnait en 1748 la création de l'oratorio Alexander Balus. Là encore, l'ouverture à la française, qui l'entame sous le nom de « Pomposo », est agrémentée d'une joute des deux groupes des vents qui comprennent ici deux cors dans chaque chœur. Les fanfares de cuivres distinguent les deux mouvements suivants. Le largo sur un rythme de sicilienne se signale par la sonorité voilée des hautbois et sa mélancolie. Sommet de l'œuvre, l'allegro ma non troppo fait contraster les cordes et les vents dans un tempo martelé mais alerte, avec de larges écarts de dynamique. Le finale met en valeur le dialogue entre les deux hautbois, d'une rare faconde.

Les qualités du Freiburger Barockorchester ne sont plus à démontrer. Chacun des deux ensembles est conduit par l'un de ses premiers violons, Gottfried von der Goltz et Petra Müllejans. On admire la beauté plastique des cordes et surtout les couleurs étincelantes des vents. Comme la vitalité du discours, plus flexible que tranché, et la justesse des accents.

La prise de son se signale par une discrète mais efficace spatialisation gauche-droite des deux ensembles, dont émanent atmosphère et présence.

Jean-Pierre Robert

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