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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Beethoven, Say et Haydn au Théâtre des Champs-Elysées

Camille Thomas violoncelle

Mardi 3 avril 2018, 20h au Théâtre des Champs-Elysées
http://www.orchestredechambredeparis.com/

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Orchestre de chambre de Paris
Douglas Boyd, direction
Fazil Say, piano
Camille Thomas, violoncelle

BEETHOVEN, Concerto pour piano No3 (cadence de Fazil Say)
SAY, Never give up, concerto pour violoncelle (création mondiale)
HAYDN, Symphonie No8­­6 en ré majeur

C’est au plus doué des élèves de Beethoven, Ferdinand Ries (auteur de remarquables Symphonies entre autres)que revint l’honneur d’interpréter dans sa version définitive le Concerto pour piano et orchestre No3 de Beethoven. L’œuvre débute par un vigoureux allegro con brio dans lequel Beethoven affirme très nettement sa personnalité propre, s’éloignant ainsi définitivement des modèles imposés par Mozart et Haydn. Fazil Say, rompant peut-être avec une tradition bien établie, signe ici l’écriture de la cadence de ce premier mouvement. Le second mouvement, un Largo penche plutôt vers l’intimité, associant au piano quelques instruments de la petite harmonie. Le dernier mouvement, un Rondo est d’une grande vivacité et use d’une grande éloquence, n’hésitant pas tout comme dans le Largo à faire dialoguer avec le piano la clarinette et le violoncelle, concluant ce dernier mouvement par un  presto étourdissant  que n’aurait certainement pas renié Haydn qui fut son maître.

La second œuvre inscrite à ce concert n’était rien de moins qu’une œuvre du concertiste de cette soirée à savoir Fazil Say en personne troquant ici son rôle de soliste pour celui de compositeur. Il s’agissait de Never give up, concerto pour violoncelle et orchestre donné ici avec le concours de la jeune violoncelliste Camille Thomas. Interprété ici en création mondiale, ce Concerto pour violoncelle dont l’orchestration s’enrichit de percussions extra-européennes, ne renie en rien l’héritage musical provenant de divers horizons- Bartok en particulier- mais plonge aussi ses racines dans la musique populaire turque.

Enfin la dernière partie du programme de ce concert était consacrée à la Symphonie No86 de Haydn, un compositeur maintes fois dirigé par Douglas Boyd et l’Orchestre de chambre de Paris. Cette Symphonie No86, composée en 1786 sera en fait exécutée pour la première fois à Paris, à la Loge Olympique aux environs de 1788.L’œuvre s’ouvre par un Adagio, surprenant de gravité, qui cède rapidement la place  à un Allegro spiritoso très inspiré, dans lequel Haydn ménage entre les différents pupitres de savoureux dialogues. Changement de ton assez radical avec le mouvement suivant, un Capriccio (Largo) dans lequel Haydn multiplie les changements de climat, donnant à ce mouvement un caractère troublant, presque inquiétant. Retour à la bonhomie avec le Menuet suivant où le compositeur mêle hardiment danses populaires et danses de cour. Belle utilisation du basson dans le Trio de ce Menuet ! Le dernier mouvement, un Allegro con spirito, semble venir tout droit du monde de l’opéra. Haydn y développe, comme souvent, son sens de l’humour, grâce à une écriture très virtuose de la petite harmonie et des cuivres vivement sollicités.

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Si les deux solistes (Fazil Say et Camille Thomas) brillaient d’éloquence et de sensibilité dans Beethoven et Say, Douglas Boyd mobilisait selon son s habitude l’Orchestre de chambre de Paris, entretenant avec Beethoven un accord idéal, faisant flamboyer avec prestance les subtilités incroyables de la Symphonie No86 de Haydn.

Michel Jakubowicz



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