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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : « Dimensionen – Welt » Entre Paradis et terre, l'Homme et la nature

CD dimensionene welt

« Dimensionen – Welt ». Récital de Lieder de Franz Schubert, Robert Schumann, Johannes Brahms, Hans Sommer, Sigurd von Koch, Richard Wagner
Marlis Petersen, soprano. Stephan Matthias Lademann, piano
1 CD Solo musica : SM 274 (Distribution : DOM Distribution)
Durée du CD : 60'58
Note technique :  etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise (4/5)

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Le présent disque ambitionne une approche philosophique de la musique. Premier volet d'une trilogie intitulée « Dimensionen » (Dimensions), le récital de Lieder se propose de célébrer la Création à travers cent ans de musique romantique. Une façon de redécouvrir, en ces temps agités de terreurs et de si rapides changements, la beauté de la Nature et le bonheur pour l'être humain d'être là. Un voyage intime dans un monde aux multiples facettes, que l'imagerie romantique permet d'éclairer à travers l'univers poétique du Lied. Et surtout une manière de rompre avec la pratique du récital monolithique centré sur un compositeur.

Le programme concocté par Marlis Petersen et son pianiste Stephan Matthias Lademann sort en effet de sentiers rebattus et met l'accent sur des pièces peu connues, choisies pour leur sens, en étroite relation avec les thèmes abordés. Il se subdivise en quatre parties. « Le ciel et la terre » réunit le Lied éponyme de Schumann, comme trois mélodies de Schubert dont « Die Mutter Erde » (Mère terre), et un Lied de Hans Sommer (1837 -1922), auteur négligé mais combien prolifique de l'époque, distillant d'opulentes couleurs dans la partie de piano. « L'Homme et la Nature » nous fait entendre des pièces des mêmes Schubert (« Die Berge » / les montagnes) et Schumann, mais aussi de Brahms dont « Dämmerung senkte sich von oben » (Le crépuscule sombre du dessus). La section «  Destin et Conscience » est plus introspective, entamée par « Gesang des Lebens » (Chant de la vie) de Sommer, et poursuivie par des Lieder de Brahms, dont « Serenade », de Schumann (le fameux « Sehnsucht »), et de Wagner : le deuxième morceau des Wesendonck Lieder, « Stehe still » (Arrête-toi) voit le narrateur chercher à interroger le mystère de la création. On y trouve encore un Lied du compositeur suédois Sigurd von Koch (1879-1919), qui dans ce « Destin de l'Homme », prouve l'impossibilité d'une telle entreprise. Enfin « Espérance et Désir », la partie peut-être la plus finement poétique du récital, offre entre autres « Mein Stern » (Mon étoile) de Clara Schumann, « Feldeinsamkeit » (Solitude des champs) de Brahms, et surtout « Mondnacht » (clair de lune) de Schumann, aux envoûtants mélismes. Le Lied « Erinnerung » (Souvenir) de Hans  Sommer, sur un poème de Goethe, apporte la conclusion de ce parcours émotionnel singulier sur l'exhortation faite à chacun de prendre son sort entre ses mains.

La soprano allemande Marlis Petersen, déjà bien reconnue au plan international pour sa saisissante incarnation de la Lulu d'Alban Berg, en particulier dans la mise en scène de Dmitri Tcherniakov à l'Opéra de Munich, se coule avec bonheur dans ce répertoire exigeant. Le timbre clair se colore d'un médium soutenu et la ligne de chant est sûrement menée. Stephan Matthias Lademann lui procure plus qu'un accompagnement éloquent, créant le climat adéquat pour chaque pièce par un pianisme aussi riche que coloré.

L'enregistrement est quelque peu réverbérant et l'image pas assez centrée pour ce qui est du piano en particulier, ce qui ne va pas sans une certaine dureté.

Jean-Pierre Robert    

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