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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Rafal Blechacz à la Philharmonie de Paris le 12 février 2018

RAFAL BLECHACZ

Le lundi 12 février 2018 à 20h30 à la Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez
L’Association « Société des Grands Interprètes » présente : RAFAL BLECHACZ, piano
MOZART, BEETHOVEN, SCHUMANN, CHOPIN

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http://www.piano4etoiles.fr/
https://philharmoniedeparis.fr

Le pianiste Rafal Blechacz proposait au public de la Philharmonie un programme oscillant entre classicisme et romantisme, affichant en début de concert, Mozart et Beethoven alors que la seconde partie se consacrait entièrement au romantisme avec Schumann et Chopin.

C’était donc avec le Rondo K 511 en la mineur de Mozart, datant de 1787, que le pianiste Rafal Blechacz ouvrait son concert, face à une salle Pierre Boulez pratiquement comble. L’œuvre, datant des dernières années de la brève existence du compositeur, affiche une sinistre tonalité (la mineur) qui donne à ce Rondo un aspect teinté de noirceur, anticipant déjà d’autres univers musicaux à venir (Schubert, Schumann). La deuxième œuvre de Mozart n’était autre que sa Sonate pour piano KV 310 datant du séjour parisien du compositeur effectué en 1778. Le premier mouvement de cette Sonate KV 310, un Allegro maestoso en la mineur, surprend par son anxiété et son aspect tourmenté, agité. L’Andante cantabile qui suit ce premier mouvement ramène une sorte d’accalmie précaire. Le dernier mouvement, un Presto en la mineur, étonne par sa fébrilité, nimbée d’inquiétude. Composée juste avant l’immense Sonate « Hammerklavier » la Sonate No28 de Beethoven, datant de 1809, malgré ses dimensions relativement modestes, surprend par son souffle impétueux énoncé dès le bref premier mouvement, un Allegretto fougueux, violent. Un Vivace tout aussi fébrile et rageur tient lieu de deuxième mouvement. Le Troisième mouvement, un Adagio très recueilli, très intériorisé, met fin temporairement à toute agitation alors que l’Allegro final emporte tout sur son passage, empruntant à Bach un retour effectif vers la Fugue.

Avec la seconde partie, Rafal Blechacz nous entraînait dans les noirs dédales tourmentés du romantisme avec les figures emblématiques de Schumann et Chopin. La Sonate No2 en sol mineur de Schumann que nous proposait le pianiste Rafal Blechacz, est composée entre 1830 et 1837. Elle débute par un bref mais violent et tumultueux vivacissimo. Un Andantino étend ses sinuosités incertaines, s’éloignant vers d’inaccessibles contrées. Un court et abrupt Scherzo lui succède, s’effaçant bientôt pour introduire un Rondo fiévreux et sensible qui termine cette Sonate dans un climat proche de l’angoisse.

Marquées par un sentiment proche d’un authentique folklore polonais, les Quatre Mazurkas, op.24, jouées par Rafal Blechacz, permettent à Chopin d’exprimer une véritable proximité avec ces mélodies issues de l’âme populaire polonaise bien que totalement réinventées et stylisées par le génie du compositeur. Ultime œuvre de ce concert, la Polonaise « Héroïque » de Chopin, efface sans ménagement l’image convenue d’un compositeur fébrile, tourmenté. Chopin, dans cette Polonaise « Héroïque » se métamorphose en héros révolutionnaire et par deux fois l’écho d’une lointaine chevauchée aux allures presque lisztiennes traverse cette œuvre passionnée, s’élançant vers un incroyable destin...

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Ce programme se partageant entre classicisme et romantisme était superbement endossé par Rafal Blechacz avec bien sûr une évidente collusion fusionnelle avec l’univers de Chopin. En guise de bis, Rafal Blechacz, vivement rappelé par le public de la salle Pierre Boulez, nous jouait une pièce d’un compositeur absent de ce programme : Brahms.

Michel Jakubowicz



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