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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Mikko Franck et Bertrand Chamayou jouent Beethoven et Farrenc à la Maison de la radio (Paris), le 3 février

CHAMAYOU Bertrand

Orchestre Philharmonique de Radio France, direction Mikko Franck

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samedi 3 février 2018 à 20h à l'Auditorium de Radio France 

Nicolas Baldeyrou, clarinette
Eric Levionnois, violoncelle
Bertrand Chamayou, piano

LUDWIG VAN BEETHOVEN, Trio No4 en si bémol mineur pour clarinette, violoncelle et piano, opus.11
LOUISE FARRENC, Symphonie No 3 en sol mineur opus 47
LUDWIG VAN BEETHOVEN, Concerto pour piano et orchestre No5 en mi bémol majeur « L’Empereur »

www.maisondelaradio.fr

Avec ce concert prend fin une intégrale des Concertos pour piano et orchestre de Beethoven, une intégrale qui avait fait appel à cinq pianistes différents et qui trouvait en Bertrand Chamayou, l’interprète de l’ultime Concerto pour piano du Maître de Bonn.

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Ce concert débutait de manière insolite par une œuvre de jeunesse de Beethoven : son unique Trio opus 11, réunissant la clarinette, le violoncelle et le piano. Cette œuvre, contemporaine des trois premières Sonates pour violon et piano de l’opus 12 du compositeur ainsi que des Sonates pour piano No5, No6, No7 de l’opus 10, s’ouvre par un Allegro con brio assez agité dans lequel les idées semblent déferler librement, suivi d’un Adagio con espressione dans lequel Beethoven se livre tout entier à l’introspection et à la rêverie. Le dernier mouvement, Tema con variazioni révèle une bonne humeur et un penchant pour la gaité rares chez Beethoven.

La seconde œuvre inscrite au programme était due à une femme-compositeur qu’il faudrait d’urgence redécouvrir : Louise Farrenc (1804-1875), née seulement un an après un certain Hector Berlioz (1803-1869). Bien que ses œuvres  ne possèdent pas l’aspect bouillonnant de celles de l’auteur de la Symphonie Fantastique, ses compositions n’en affichent pas moins une personnalité bien affirmée. Une personnalité que l’on peut facilement détecter dans son Nonette même s’il est permis de déceler dans cette œuvre quelque influence provenant du Septuor de Beethoven et de l’Octuor de Schubert. La Symphonie No3 de Louise Farrenc, datant de 1847, débute par un bref Adagio qui sera immédiatement suivi d’un Allegro dans lequel le hautbois impose sa mélancolie sans toutefois s’abîmer dans le tragique. Pourtant le tragique n’est pas absent du second mouvement, un Adagio cantabile où furtivement passent les ombres de Beethoven et de Mendelssohn… Le Scherzo qui suit cet Adagio cantabile, par sa légèreté, son côté fantasque et immatériel, rend lui aussi, mais avec discrétion, hommage à l’auteur du Songe d’une Nuit d’Eté. Enfin, le Finale : Allegro, nerveux et bondissant, bien que respectueux des règles du classicisme, nous emporte vers des contrées dans lesquelles l’imagination triomphe.

La dernière œuvre inscrite au programme n’était autre que le fameux Concerto pour piano No5 « L’Empereur » de Beethoven. Ce concerto, composé à Vienne en 1809, comporte une riche orchestration puisque deux cors viennent s’ajouter à deux trompettes, rejoignant ainsi huit bois, cordes et timbales ! L’œuvre débute par un imposant Allegro triomphal qui sera suivi d’un Adagio d’une plénitude majestueuse dans lequel Beethoven semble se recueillir avec une grande ferveur et qui s’enchaîne avec un Rondo où Beethoven se libère totalement sans restriction, laissant éclater une sorte de joie intérieure irrésistible.

Mené avec un enthousiasme convaincant par Mikko Franck, l’Orchestre Philharmonique de Radio France était à son meilleur dans la Symphonie de Louise Farrenc, réalisant avec Bertrand Chamayou une union parfaite dans l’exécution du Concerto No5 de Beethoven. Dans le Trio opus.11 de Beethoven, qui ouvrait le concert, Bertrand Chamayou, piano, Nicolas Baldeyrou, clarinette et Eric Levionnois, violoncelle, obtenaient sans peine une unité parfaite, propre à restituer l’esprit de cette œuvre de jeunesse d’un Beethoven déjà plus que prometteur.

Michel Jakubowicz

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Orchestre Philharmonique de Radio France

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