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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Symphonie No84 de Haydn, Divertimento de Bartok et concerto de Beethoven dirigés par Douglas Boyd, le 23 janvier 2018

 Douglas Boyd direction

Mardi 23 janvier 2018 au Théâtre des Champs-Elysées, 20H
Orchestre de chambre de Paris
Douglas Boyd, direction
Nicola Benedetti, violon
HAYDN : Symphonie No84 en mi bémol majeur
BARTOK : Divertimento
BEETHOVEN : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur
www.orchestredechambredeparis.com
www.theatrechampselysees.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

Après avoir avec succès dirigé récemment la Symphonie No82 « L’Ours » de Haydn Douglas Boyd remet à l’honneur le compositeur autrichien en inscrivant à son programme une des Symphonies dites « parisiennes », la Symphonie No84.

L’œuvre date de 1786 et permet à Haydn d’expérimenter de nouvelles idées musicales tout en feignant de ne rien changer à son style habituel. Bien que démunie de timbales, l’orchestration est d’un raffinement extrême et le Menuet, tout en faisant semblant de rendre hommage aux formes musicales bien établies du passé, annonce déjà quelques bouleversements, puisque derrière ce Menuet se profile le Scherzo qui règnera en maître dans les Symphonies de Beethoven. Même le Finale n’échappe guère à cette volonté de Haydn d’expérimenter de nouveaux rythmes, surprenant toujours l’auditeur le plus blasé. Avec le Divertimento pour cordes de Bartok nous changeons radicalement d’univers puisqu’ici nous nous retrouvons dans l’atmosphère noire et angoissante d’une Hongrie fascisante qui bientôt va s’allier avec la force la plus hideuse de l’Europe : l’Allemagne nazie. Ce Divertimento de Bartok débute par un Allegro non troppo, relativement serein bien que traversé parfois par de brusques poussées d’angoisse qui ne font qu’anticiper les noirs tourments qui agitent le terrifiant Adagio qui suit. Quelques lueurs d’espoir survivent néanmoins dans le dernier mouvement, un Allegro assai, évoquant les danses populaires de la Hongrie que Bartok évoque ici furtivement, s’apprêtant sous la poussée des évènements à quitter définitivement ce pays pour gagner les Etats-Unis. C’est avec le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur de Beethoven que prenait fin ce concert. L’œuvre provient d’une époque féconde où Beethoven semble accumuler les chefs-d’œuvre comme par exemple sa Symphonie No4 et les trois Quatuors No7, No8 et No9 dits « Razoumovsky » datant de 1806. Le premier mouvement du Concerto pour violon datant également de 1806 débute par un imposant Allegro qui, bien que traitant l’orchestre à égalité avec le soliste, permet à celui-ci de briller de tous ses feux dans une cadence de son choix puisque Beethoven a renoncé à en écrire une. Celle retenue ce soir du concert, consistait en un dialogue spectaculaire entre le violon et les timbales ! Le deuxième mouvement, un Larguetto presque solennel au ton grave, est séparé par une brève cadence qui permet de le relier à un Rondo baignant dans une atmosphère heureuse rappelant le premier mouvement de sa Symphonie No4.
La jeune violoniste Nicola Benedetti qui interprétait le Concerto pour violon de Beethoven s’imposait par la fermeté de son jeu, fait à la fois de puissance et d’émotion. Rappelée de nombreuses fois par le public, elle interprétait de bonne grâce le fameux Auld Lang Syne proposé sous forme de variations. Douglas Boyd, qui dirigeait l’orchestre de chambre de Paris, la soutenait à merveille dans le Concerto pour violon de Beethoven, donnant de la Symphonie No 84 et du Divertimento de Bartok des interprétations parfaites et inspirées.

Texte de Michel Jakubowicz



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