Concert de Miroslav Kultyshev: Rachmaninov et Chopin
Miroslav Kultyshev: piano
Sergueï Rachmaninov, Treize Préludes op.32
Frédéric Chopin, Douze Etudes op.10
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Beau programme que celui que proposait le jeune pianiste Russe Miroslav Kultyshev à ce concert donné Salle Gaveau le lundi 18 décembre 2017 à 20H30.
Miroslav Kultyshev avait choisi d’interpréter en première partie de son récital les redoutables et complexes Treize Préludes op.32 de Sergueï Rachmaninov. Le premier de ces Treize Préludes, en ut majeur, possède une totale véhémence et s’achève en accords harmonieux. Le No4 en mi mineur évoque une profonde nostalgie, suggérant également des réminiscences de liturgie orthodoxe. En contraste complet avec le précédent Prélude No4, le Prélude No5 en sol majeur propose une atmosphère idyllique et rêveuse et va voir lui succéder le Prélude No6 au caractère nettement plus pessimiste. Le Prélude No11 en si majeur est d’une légèreté aérienne, éloignant toute rudesse et toute nostalgie lancinante. Le dernier Prélude No13 en ré bémol majeur s’achève dans une sérénité radieuse évoquant des cloches lointaines…
En seconde partie de son récital, Miroslav Kultyshev mettait à son programme les Douze Etudes op.10 de Frédéric Chopin. On peut considérer qu’elles constituent le premier chef-d’œuvre du compositeur et ont été composées entre 1829 et 1832. La première de ces Etudes op.10, en ut majeur est étourdissante de virtuosité, d’élan joyeux. Elle va céder la place à une Etude No2 en la mineur qui prend presque une allure de mouvement perpétuel. L’Etude No5, en sol bémol majeur est d’une vélocité incroyable et exige de la part de l’interprète une virtuosité à toute épreuve. L’Etude No8 en fa mineur est tout aussi étincelante et virtuose mais s’efface pour laisser place à l’Etude No9 au caractère nettement moins enjoué, frisant la mélancolie. L’Etude No11 renonce à toute virtuosité étourdissante, lui substituant une atmosphère légère et apaisée…L’ultime Etude en ut mineur de ce recueil de Douze Etudes affirme une volonté presque farouche, affichant un certain ton héroïque. C’était au pianiste russe Miroslav Kultyshev de défendre ce beau programme consacré à Rachmaninov et Chopin. Cet interprète émérite prouva par sa technique irréprochable, sa sensibilité, sa virtuosité hors du commun que ces deux univers (Rachmaninov et Chopin) lui étaient proches, déclenchant Salle Gaveau un enthousiasme non feint qui lui permit d’offrir au public ravi trois bis spectaculaires.
Michel Jakubowicz
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