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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Elektra de Richard Strauss

nina stemme

Philharmonie de Paris, le vendredi 15 décembre 2017 20H

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Chœur de Radio France
Victor Jacob, chef de Chœur
Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko Franck, direction
Nina Stemme (Electre)
Waltraud Meier (Clytemnestre)
Gun-Brit Barkmin (Chrysotémis)
Mathias Goerne (Oreste)
Norbert Ernst (Egisthe)
http://www.maisondelaradio.fr / https://philharmoniedeparis.fr

Après son sulfureux opéra en un acte, Salomé créé en 1905 à Dresde, Richard Strauss s’attelle à un opéra non moins scandaleux, non moins sulfureux : Elektra dont la création aura lieu à Dresde le 25 janvier 1909 sous la direction de von Schuch.

L’œuvre basée sur un livret dû à Hugo von Hofmannstahl se déroule en un acte et met en jeu un orchestre considérable que l’on peut bien sûr retrouver dans les autres œuvres du compositeur (Symphonie alpestre, entre autres) mais également dans la Symphonie No8 de Brückner ainsi que dans les dernières Symphonies de Mahler. Elektra, par sa violence frôlant l’hystérie, la démesure, ouvre la voie à ce qui préfigure l’expressionnisme musical, une démesure qui atteindra son paroxysme dans les futurs opéras d’Alban Berg. De puissantes forces contradictoires sont à l’œuvre dans cet opéra maléfique où le meurtre engendre implacablement le meurtre. C’est bien sûr Electre qui va mettre en place de terrifiants mécanismes pour accomplir sa vengeance, mais seul Oreste, son propre frère peut réaliser cette dernière. Sa mort à maintes fois a été annoncée, rendant les projets meurtriers d’Electre impossibles à effectuer.

Mystérieusement, Oreste réapparaît, rendant ainsi folle de joie Electre qui voit de cette façon se concrétiser ses projets meurtriers dirigés contre sa propre mère, Clytemnestre.
Richard Strauss opère une fusion totale entre les voix des principaux protagonistes et un orchestre aux sonorités frisant le démentiel, le monstrueux, la folie. Pour se hisser au niveau des ambitions de Richard Strauss tant vocales qu’orchestrales Mikko Franck avait réuni sur la scène de la Philharmonie, non seulement une sidérante Nina Stemme endossant avec une rare violence le rôle d’Electre mais également Waltraud Meier, impressionnante dans celui de Clytemnestre. A cela il faut ajouter la présence décisive quoique brève de Mathias Goerne dans le rôle d’Oreste alors que Mikko Franck embrasait littéralement l’Orchestre Philharmonique de Radio France grâce à une direction à la fois incisive et passionnée. Au total une représentation certes démunie de mise en scène, mais qui paradoxalement révélait la puissance torrentielle de l’orchestre straussien ainsi que la force destructrice du livret d’Hugo von Hofmannstahl remettant en scène une terrible  tragédie grecque !

Michel Jakubowicz

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