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  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : "Méditation", pièces de clavecin de Johann Jacob Froberger

froberger meditation julien wolfs label flora 2017

Toccatas, Canzon, Fantasia, Capriccio, Ricercar.
Pièces de caractère programmatique
Julien Wolfs, clavecin.
1CD Flora : 4016 (Distribution : Harmonia Mundi)
Durée du CD : 74'18
Note technique : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue (5/5)

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Le jeune claveciniste belge Julien Wolfs offre un programme passionnant avec ce CD consacré à Johann Jacob Froberger (1616-1667), associant un choix de morceaux dans le goût italien et de pièces appartenant au style luthé français. Car ce musicien cosmopolite allemand, formé par Frescobaldi, profita de ses rencontres avec les maitres français Louis Couperin ou François Roberlay pour se forger un style très personnel. Il a grandement contribué à donner ses lettres de noblesse à la suite de danses françaises, à travers des pièces de caractère programmatique narrant des événements historiques ou personnels.

C'est à ce dernier répertoire qu'est consacré majoritairement le récital. L'«Affligée et Tombeau sur la mort de Monsieur Blanrocher », luthiste décédé en 1752 des suites d'une chute dans un escalier, est une pièce qui « se joüe bien lentement et à la discrétion », ponctuée de notes graves évocatrices de cette issue tragique, figurant un glas répétitif. L'« Allemande faite en passant le Rhin dans une barque, en grand péril » est le récit d'une traversée fluviale virant au cauchemar, dans laquelle Froberger faillit périr noyé. L'écriture y est empreinte d'un ton de gravité certain avant que les diverses péripéties ne soient narrées dans les Courante, Sarabande et Gigue qui suivent. La « Méditation faite sur ma mort future » (1660), alors que Froberger, désormais privé de son service à la cour d'Autriche, se rend en France, est toute de gravité et de quiétude au fil de ses diverses séquences qui placent la Gigue en premier. Le « Lamento sur la douloureuse perte de sa Majesté Royale Ferdinand IV » , mort à 21 ans en 1654, évoque une sobre tristesse pour un glorieux mémorial. Enfin, la « Lamentation sur la très douloureuse mort de Sa Majesté Impériale Ferdinand le Troisième », de 1657, est un vaste morceau en trois parties de style déclamatoire, « Une antique pavane... qui fait passer d'une tristesse profonde à la révolte, de la résignation à la douleur » (Julien Wolfs). Un florilège de pièces dans le goût italien complète le récital. Outre l'intelligence de la composition de celui-ci, on admire la maîtrise de l'interprète qui varie les tempéraments selon le caractère des pièces, guidé, souligne-t-il, par les pratiques de l'époque et les indications de Froberger lui-même. Une belle réussite.

La prise de son, justement légèrement résonnante, rend justice à la richesse harmonique de l'instrument : une copie d'un clavecin de Ruckers, de 1624, à la tessiture très étendue, conservé au Musée Unterlinden de Colmar – sans doute joué par Froberger -, et réalisée par le père de l'interprète, Jean-Luc Wolfs-Dachy en 2009.

Texte de Jean-Pierre Robert    

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