Concert du 30 mai 2017 au Théâtre des Champs-Elysées : Leleux et Batiashvili jouent Fauré, Prokofiev et Mozart
Orchestre de chambre de Paris
François Leleux (direction et hautbois)
Lisa Batiashvili (violon)
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Fauré : Pelléas et Mélisande
Prokofiev : Concerto pour violon No1 en ré majeur
Mozart : Arias pour hautbois et orchestre de chambre d’après La Flûte enchantée et Don Giovanni (arrangement François Leleux)
Prokofiev : Symphonie No1 « Classique »
www.orchestredechambredeparis.com, www.theatrechampselysees.fr
La fascination du drame Pelléas et Mélisande du poète belge Maurice Maeterlinck exerça sur des compositeurs tels que Schoenberg, Sibelius, Debussy et Fauré, une attirance considérable et les incita à le mettre en musique tant sur le plan symphonique que dans le domaine lyrique.
C’est avec quatre extraits de sa musique de scène composée pour ce drame de Maurice Maeterlinck que Gabriel Fauré composa sa Suite symphonique qui avait d’abord été pensée pour petit orchestre par Charles Koechlin. Fauré en densifia largement l’orchestration et le Prélude qui débute cette Suite d’orchestre installe un climat oppressant offrant du drame imaginé par Maurice Maeterlinck une image sonore impressionnante. La Mort de Mélisande qui clôt cette Suite Symphonique permet à Gabriel Fauré d’exprimer une véritable expression dramatique, rendant au drame de Maeterlinck toute sa force et aussi tout son impénétrable mystère. La deuxième œuvre de ce concert consistait en une exécution du Concerto pour violon No1 de Prokofiev. Ce Concerto No1 de Prokofiev sera créé le 18octobre 1923 par un violoniste un peu oublié de nos jours : Marcel Darrieux. Par contre celui qui dirigeait cette première exécution publique avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris n’était autre que le fameux chef d’orchestre Serge Koussevitzky. Bien que possédant un Scherzo diabolique d’une virtuosité incroyable, ce premier Concerto pour violon de Prokofiev baigne dans une atmosphère presque magique qui rapproche cette œuvre d’un Ballet où règne le merveilleux directement issu des contes de fées, Cendrillon, que Prokofiev ne composera que beaucoup plus tard en 1944. La deuxième partie du concert consistait en un arrangement pour hautbois et orchestre de La Flûte enchantée et Don Giovanni de Mozart. François Leleux qui se dépense sans compter dans ces deux opéras de Mozart revus et corrigés, y déploie une folle virtuosité, substituant son hautbois- et avec quelle maestria- aux voix requises pour les Arias des deux opéras de Mozart ! Enfin, François Leleux décidait de terminer ce concert en revenant à Prokofiev et à sa toute première Symphonie dite « Classique » qui sera créée pour la première fois le 21 avril 1918 sous la direction d’un chef également bien oublié aujourd’hui : Boris Assafiev. Dans cette Symphonie No1, Prokofiev avançant un postulat audacieux suggère que si Haydn avait vécu au XXe siècle il aurait pu se déclarer l’auteur de cette symphonie. D’une complexité redoutable malgré son apparence souriante, la Symphonie « Classique » de Prokofiev se termine par un molto vivace ébouriffant nécessitant de la part de tous les pupitres de l’orchestre une virtuosité sans faille !
La soliste de ce concert ne pouvait être qu’une artiste familière de l’univers des Concertos pour violon de Prokofiev et le choix de Lisa Batiashvili s’avérait on ne peut plus judicieux. En effet, par sa virtuosité et sa musicalité, Lisa Batiashvili s’emparait littéralement de ce Concerto pour violon No1 de Prokofiev pour en faire un objet sonore idéal, soutenue par un orchestre aérien et subtil dirigé activement par François Leleux. Un François Leleux déchaîné dans l’exécution de la Symphonie « Classique » de Prokofiev, mobilisant avec la dernière énergie les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris enthousiastes !
Texte de Michel Jakubowicz
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