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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Mozart, Clementi par Vanessa Wagner

Mozart Clementi par Vanessa Wagner

VANESSA WAGNER, piano

LA SUITE APRÈS LA PUB

MOZART : Fantaisie en ré mineur K.397 ; Sonate pour piano en Si bémol majeur, K.570
CLEMENTI : Sonate pour piano en Fa majeur, op.23 No2 ; Sonate en Sol mineur op 50 No3 « Didone abbandonata » ; Scène tragique

1 CD la dolce volta (Distribution Harmonia Mundi)
Durée du CD : 56’30’’
Notation : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(5/5)

Mozart et Clementi cultivent tous deux un même talent pour la virtuosité pianistique qui les vit aux environs de 1781 s’affronter dans des tournois d’où aucun des deux ne sortit vainqueur.

Le présent programme enregistré par Vanessa Wagner permet de les confronter dans deux secteurs différents de la musique pour clavier dans cette fin du XVIIIe siècle. En effet si Mozart se maintient dans le cadre de la musique pure avec la Fantaisie K.397 et la Sonate K.570, Clementi semble plutôt se diriger vers une évocation dramatique avec sa Sonate op.50 « Didone abbandonata ».Composée à peu près à la même période que le Quatuor à cordes No14 et le Capriccio pour piano K.395, la Fantaisie en ré mineur K.397malgré sa brièveté exprime un torrent d’émotion, annonçant parfois et de manière surprenante l’univers pianistique de Schubert. La Sonate pour piano No17, K.570 qui suit cette Fantaisie pour piano K.397, est composée presque à la même époque que son Trio pour piano No6 K.564.Mozart tout comme dans ce Trio K.564, intériorise encore davantage son écriture, refusant tout retour au style « galant ».Le premier mouvement de cette Sonate K.570, un Allegro, affiche d’emblée un climat sonore pressentant déjà Beethoven, semblant totalement ignorer les Sonates pour piano de Haydn. L’Adagio qui vient après cet Allegro déjà presque dramatique, introduit une sensation de tenace mélancolie voilée que seul l’Allegretto final finira par  atténuer quelque peu. Avec la Sonate pour piano en Fa majeur, op.23 No2 de Clementi nous sommes projetés dans un univers où semble régner en maître la virtuosité, l’éclat, l’esprit de pur divertissement. Un sentiment confirmé par le premier mouvement (Allegro con spirito) de cette Sonate. L’Adagio suivant tempère un peu cette impression, Clementi s’y montre moins volubile, sans pour autant s’abandonner à la confidence. Avec le troisième mouvement, un Rondo, Clementi à nouveau s’abandonne à la folle virtuosité, privilégiant une sorte de gaité frénétique ininterrompue et joyeuse. La Sonate op.50 No3 « Didone abbandonata » de Clementi qui se compose de quatre mouvements, semble chercher son inspiration vers l’opéra ou la scène dramatique. Le compositeur y révèle un authentique talent dramatique, substituant au chant la seule présence du piano, décrivant avec une justesse sans pareille les désarrois de Didone, injustement abandonnée. Vanessa Wagner est l’interprète inspirée de ces deux compositeurs que tout semble opposer. Elle évoque l’univers mozartien avec une grâce évidente, faisant étinceler l’aspect virtuose et aérien de Clementi avec beaucoup d’élégance.

Texte de Michel Jakubowicz

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