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  • Ariane Carbonell
  • Musique

La Bombe de Zou : violence sexuelle inversée, coup de cœur musical et vidéo du mois

LaBombe Zou

Tous les chemins mènent à la musique…

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Tout a commencé avec un mystérieux teaser posté sur l'instagram des Berlin Music Video Awards : un extrait d'un clip où l'on voit un jeune homme avancer doucement sur un toit parisien, sous le regard de femmes adossées à une barrière. Le post disait que parmi toutes les vidéos en lice pour ces Awards (aux côtés de Skrillex, Coldplay et Massive Attack, tout de même !), celle-ci était certainement "la plus dure".

Intrigués, on a décidé d'enquêter.

Le nom de l'artiste ? Une française nommée Zou.

Réalisé par deux sœurs (Zou et sa sœur Clémence Demerliac) et défini comme "clip électro-atomique", La Bombe est un drame de 6 min 55 qui questionne le genre et la sexualité dans les rapports amoureux.

C'est alors qu'on a découvert la chanson explosive qui accompagnait les images :

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"Moi aussi, je baise les putes parce que je suis en
colère et que je vous niquerai tous.
Moi aussi, j'ai la haine que je vous jette à la figure.
Moi aussi, j'ai le sexe abîmé."

L'artiste française de 24 ans, qui vit à Berlin, dit avoir écrit La Bombe sous le coup de la colère, inspirée en partie par ses expériences personnelles, et des témoignages de femmes. Elle a choisi de confier au producteur de musique allemand Björn Eichhorn l'arrangement du morceau : entre Electro et Slam, la violence des paroles est contrebalancée par la douceur des accords et par l'élégance de la voix de Zou.

Quant au clip... Le poids des mots, mais ici pas de choc des images, plutôt une délicatesse dans le traitement. La Bombe évite les stéréotypes : pas de souterrain, ou de cave glauque. Un beau jeune homme est pris pour cible par un gang de femme. Parce qu'il est beau justement ? Peut-être. La scène se déroule sur les toits de la Sorbonne, image d'un milieu éduqué, peut-être aisé. Un huis-clos mais à ciel ouvert, au vu et au su de tous. C'est à la fois explicite mais plutôt dans la suggestion, le tout accompagné par une lumière douce. Néanmoins, le malaise est là. On est bousculés par cette inversion. Ou on n'est simplement… pas habitués.

La Bombe est un film militant pour les droits des femmes et la protection des victimes de violences sexuelles. Zou compte donner un autre regard sur le viol en inversant les rôles.

Clemenceet Josephine Demerliac photo de Sophie Dumaresq
Zou (dans le miroir) et sa sœur Clémence Demerliac, co-réalisatrice du clip - photo © Sophie Dumaresq.

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Zou "(…) aujourd'hui, il y a très peu de clips aussi puissants que Blurred Lines proposant une vision différente des rapports amoureux, érotiques, plus respectueux de chacune des parties. Et je ne parle pas des artistes femmes montrant leur corps copie conforme des mannequins à la mode se gargarisant de féminisme. Ce n'est qu'un autre emballage marketing - prêtant à confusion - de notre monde patriarcal hérité. La Bombe est misandre dans son concept systématique, mais pas dans sa finalité."

Après avoir mis sa chanson en ligne sur Spotify , le clip sort aujourd'hui.

La Bombe ne laissera personne insensible. Les Berlin Video Music Awards ont d'ailleurs annoncé la semaine dernière que le clip était nommé officiellement dans la catégorie "Best Experimental". Verdict fin Mai. Nous, on y croit.

Attention, cette vidéo comporte de images et paroles qui peuvent heurter la sensibilité.



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