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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : "Exils" par Ophélie Gaillard

Exiles Ophelie Gaillard

par Ophélie Gaillard, violoncelle
Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo
James Judd, direction
Sirba Octet Members

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BLOCH, KORNGOLD, PROKOFIEV, ALBERSTEIN
1 CD Aparté
Durée du CD : 69’
Notation : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(5/5)

Si l’on excepte Serge Prokofiev, le point commun de ces compositeurs réunis sur ce CD est l’exil. Un exil dont l’origine a pour point de départ l’antisémitisme et qui poussera vers l’émigration vers le nouveau monde les populations juives tentant d’échapper aux pogroms qui dès la fin du XIXe siècle s’intensifient en Russie et dans l’Europe de l’Est.

Quant au cas de l’exil en Amérique de Korngold il se justifie bien évidemment par l’accession au pouvoir de Hitler dès 1933et bien sûr par l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1936.C’est d’abord avec le célèbre Schelomo, rhapsodie hébraïque  pour violoncelle et orchestre d’Ernest Bloch que débute ce CD. Avec son Concerto pour violon et orchestre, Schelomo représente avec éclat l’inspiration du compositeur profondément inscrite dans la mystique juive. L’orchestre entretient avec le violoncelle solo des liens indéfectibles, menant peu à peu l’œuvre, après de multiples incursions dans le domaine du rêve, vers une sorte de paix intérieure recherchée passionnément par le compositeur. Le bref Concerto en un mouvement pour violoncelle et orchestre op.37 d’Erich Wolfgang Korngold qui suit la rhapsodie hébraïque de Bloch est d’une essence bien différente puisque probablement destiné à  servir de support sonore à un film (Deception).Ce qui nous rappelle que Korngold (auteur du célèbre opéra Die Tote Stadt) ayant fui l’Autriche livrée au nazisme triomphant va dorénavant mettre son talent de compositeur au service d’Hollywood. L’œuvre d’un caractère très lyrique, laisse au violoncelle une place généreuse lui permettant de s’exprimer en toute liberté, soutenu par un orchestre aux accents presque straussiens…L’Ouverture sur des thèmes juifs de Prokofiev pourrait presque faire penser à l’atmosphère des contes fantastiques imaginés par Isaac Bashevis Singer. Un sentiment affirmé par la présence de la clarinette si caractéristique de la musique Klezmer. De la Vie Juive d’Ernest Bloch, quatre courtes pièces aux accents nostalgiques permettent au violoncelle d’entamer avec la clarinette d’incroyables dialogues où le temps semble suspendu. Enfin en guise de conclusion pour ce CD consacré à l’exil : Sarah chante une berceuse au petit Isaac de Chava Alberstein, suivi de Freilechs (traditionnel), Sim Shalom (Paikov Yeshayahu), Azoy Tantzmen in Odessa (traditionnel).Un voyage assez émouvant au pays de l’exil effectué par une violoncelliste dotée d’une belle sensibilité : Ophélie Gaillard qui joue ici un violoncelle de Francesco Goffriller datant de 1737, généreusement prêté à l’artiste par le CIC. Ophélie Gaillard est fort bien soutenue par le chef d’orchestre James Judd, dirigeant avec une  grande conviction l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo.

Texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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Ophélie Gaillard

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