CD : Cesarini, Cantatas par Stéphanie Varnerin
Carlo Francesco CESARINI (1665-1741) : Cantatas
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Stéphanie Varnerin, soprano
L’Astrée-Giorgio Tabacco, clavecin et direction
Academia Montis Regalis
1 CD Aparté (Distribution Harmonia Mundi)
Durée du CD : 70’
Notation : (5/5)
C’est après avoir suivi la délégation pontificale du Cardinal Benedetto Pamphilj dont il est au service à Bologne, que Carlo Francesco Cesarini songe à s’installer définitivement à Rome. Son œuvre touche tous les genres en particulier l’opéra et l’oratorio, mais c’est dans le domaine de la Cantate qu’il semble avoir donné le meilleur de lui-même puisque il laisse à la postérité 70 Cantates.
Pour donner une idée de la place qu’occupe à Rome sur le plan musical Carlo Francesco Cesarini dans ce début du XVIIIe siècle, il suffit de recueillir l’avis d’une figure dominante de l’élite intellectuelle romaine : Giovanni Mario Crescimbeni. En effet, celui-ci n’hésite pas à le comparer aux plus grandes figures de la vie musicale italienne tels que Giovanni Bononcini (auteur de remarquables oratorios) ainsi qu’Alessandro Stradella (lui aussi auteur de grandioses oratorios et d’opéras).La première cantate qui débute ce recueil (La Gelosia) est composée sur un texte du Cardinal Pamphilj et débute par une Introduzione d’une gravité oppressante. La Canzone qui vient ensuite est d’un caractère nettement plus enjoué et prépare l’auditeur au Recitativo qui va lui succéder. Un Aria (Compatitemi, sono inferno va prendre sa suite, imposant un climat passionné. Après un nouveau récitativo, un nouvel Aria (E di Tantalo i sospiri) s’impose avec une vivacité presque dramatique. Un autre Recitativo plaintif s’impose, laissant la place à l’ultime Aria(E il mio timore) qui clôt cette Cantate. La Cantate L’Arianna per Soprano e basso continuo qui constitue la deuxième cantate de ce recueil est composée sur un texte de Giacomo Buonaccorsi et Francesco Maria Gasparri. Elle débute par un Recitativo aux inflexions dramatiques et va s’achever par un Aria (Aure, voi che in mezzo al mare) agité, plein de colère et d’émotion. . Dans la Cantate Fetonte, e non ti basta, Cesarini met en musique l’histoire tragique de Phaéton que son père, Hélios le dieu du soleil, tente vainement de dissuader de conduire le char solaire. Trois Recitativo alternent avec trois Arias dramatiques dont le dernier (Fa l’amore un lieve danno) semble renoncer à la violence et recherche plutôt une sorte de sérénité. La quatrième Cantate (Penso di non mirarvi) per Soprano e basso continuo, est à nouveau composée sur un texte du Cardinal Pamphlij .Cette Cantate débute directement par un Aria très expressif mais emprunt d’une certaine tristesse inavouée. L’Aria Quel che di me sarà adopte un ton dansant, mettant ainsi fin à cette Cantate de manière presque joyeuse. L’avant-dernière Cantate figurant sur ce CD V’è una bella ingegno, per Soprano e basso continuo, est composée sur un texte de Giacomo Buonaccorsi et Francesco Maria Gasparri. Elle prend fin par un Aria Non bastava a colmarmi di pene qui laisse percer une douleur prenante. Oh dell’Adria reina, per Soprano, 2 violini e basso continuo basée à nouveau sur un texte du Cardinal Pamphilj . Elle est la dernière Cantate de ce recueil et débute par une Introduzione purement instrumentale. Cette Cantate va se conclure par un Aria : Fuggite amanti au rythme étourdissant. C’était à la Soprano Stéphanie Varnerin de soutenir cet ambitieux programme enregistré ici pour la première fois. Elle s’acquitte de cette tâche avec une rare efficacité et un sens impressionnant des nuances. Elle est soutenue par un ensemble instrumental de tout premier ordre : L’Astrée dirigé avec talent par Giorgio Tabacco, clavecin et direction.
texte de Michel Jakubowicz
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