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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Les Fontaines d’Israël de Johann Hermann Schein

Philippe Herreweghe

Interprété par les solistes du Collegium Vocale Gent, dirigé par Philippe Herreweghe, Oratoire du Louvre, mardi 29 novembre 2016

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Hermann Schein va subir l’influence bénéfique des maîtres du madrigal italien tel que Monteverdi ainsi que celle d’Andrea et Giovanni Gabrieli. Johann Hermann Schein exercera ses talents de compositeur à la cour de Weimar, pour devenir cantor à Saint-Thomas de Leipzig de 1616 à 1630.Johann Hermann Schein avec presque un siècle d’avance va précéder Johann Sebastian Bach qui occupera lui-même ce poste de 1722 à1750. Si le Banchetto Musicale a quelque peu popularisé dans le domaine profane Johann Hermann Schein, il est évident que son œuvre religieuse constitue la base de sa production musicale
comme l’atteste le catalogue immense qu’il compose dans ce domaine. Une production qui se compose de plus de 200 chorals écrits pour 4, 5, 6 voix, ainsi que 62 motets à 3 et 6 parties, sans compter de nombreux madrigaux dont Diletti pastorali (15 madrigaux). Mais Johann Hermann Schein laisse aussi dans le domaine instrumental quelques témoignages éloquents notamment des pièces pour orgue.

Dans ces Fontaines d’Israël, Johann Hermann Schein précise ses intentions : en effet il avoue avoir composé ce recueil de madrigaux dans l’esprit du madrigal italien, rendant ainsi implicitement hommage aux musiques venues de cette lointaine Italie. L’œuvre comporte XXV parties, chantée par 5 solistes vocaux, soutenue par un ensemble instrumental composé d’un violoncelle, d’un violone, d’un théorbe et de l’orgue. Johann Hermann Schein dans ces Fontaines d’Israël parvient à une synthèse extraordinaire consistant à faire fusionner la splendeur solaire de l’Italie avec la gravité allemande et à l’écoute de ces Fontaines d’Israël on ne peut que constater qu’il y parvient avec succès. D’autres exemples de fusion réussie de ces deux univers musicaux (Italie et Allemagne) sont perceptibles chez des compositeurs tels que Hans Leo Hassler et Michael Praetorius, mais peu parviennent à la splendeur des Fontaines d’Israël qui constituent un modèle presque insurpassable.

Deux pièces instrumentales étaient aussi à l’affiche de ce concert, servant en quelque sorte d’interludes à ce fleuve musical majestueux des Fontaines d’Israël de Johann Hermann Schein. Il s’agissait tout d’abord de « Lachrimae pavan » de John Dowland jouée au luth par Thomas Dunford, ainsi qu’une pièce pour orgue de Samuel Scheidt « Da Jesus an dem Kreuze stund » exécutée à l’orgue par Maude Gratton. Pour donner corps à ces Fontaines d’Israël de Johann Hermann Schein, Philippe Herreweghe avait fait appel à un remarquable quintette vocal de solistes du Collegium Vocale Gent rassemblant Dorothée Mields, soprano, Hana Blazikova, soprano, Robert Getchell, alto, Thomas Hobbs et Wolf Matthias Friedrich, basse remplaçant au dernier moment Peter Koij, souffrant. Bien entendu ce remarquable quintette vocal bénéficiait d’un soutien instrumental de premier ordre puisqu’il réunissait Ageet Zweistra, violoncelle, Miriam Shalinsky, violone, Thomas Dunford, théorbe et Maude Gratton, orgue. Philippe Herrewegue, incontournable figure du Baroque et grand spécialiste de Bach, Monteverdi et Schütz savait porter au firmament ces Fontaines d’Israël de Johann Hermann Schein en leur insufflant une force étonnante, faite de passion et de rigueur. Une réussite totale acclamée par le public venu nombreux dans cet Oratoire du Louvre.

www.philippemaillardproductions.fr

Texte de Michel Jakubowicz

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