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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Dimitri Chostakovitch, Concerto pour violoncelle No1 et Symphonie No5 par Les Dissonances

Shostakovitch concerto 1 Les Dissonances

Les Dissonances, David Grimal, Xavier Phillips (violoncelle)
Dissonances Records (Distribution : Harmonia Mundi)
Durée du CD : 78’
Notation : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue(5/5)

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C’est en découvrant la Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre de Serge Prokofiev op.125, que Dimitri Chostakovitch, enthousiasmé par l’œuvre de son aîné décide d’écrire ce premier Concerto pour violoncelle et orchestre.

Destiné à ne comporter que trois mouvements, ce Concerto en comportera finalement quatre, s’enchaînant sans interruption. Ce Concerto No1 op.107 sera créé par Mstislav Rostropovitch et l’Orchestre Philharmonique de Léningrad dirigé par son chef emblématique Evgeny Mravinski, le 4 octobre 1959.Le succès remporté par ce Concerto No1 de Chostakovitch est immense et pourtant le compositeur y manie l’ironie et l’humour noir sans trop tenir compte des menaces de plus en plus précises
qui pourtant ont tendance à s’accumuler à l’horizon. Si le premier mouvement (un Allegretto) est plutôt tranchant, presque conquérant, le troisième mouvement est d’une nature bien différente, affichant souvent un noir pessimisme. La Symphonie No5 op.47 provient d’une époque bien plus périlleuse pour Chostakovitch puisque elle date de l’année fatidique 1937 où les purges n’épargnent aucune personnalité (artistes, militaires, intellectuels).C’est durant cette même année que Chostakovitch tente de terminer sa Quatrième Symphonie, une œuvre terrible, angoissée, dans laquelle le compositeur semble nous plonger dans des abîmes de terreur. La Cinquième Symphonie de Chostakovitch semble se ranger en apparence dans le cadre idéologique imposé par le régime, ce qui nous vaut deux premiers mouvements  « positifs » (Moderato et Allegretto). Mais cette capitulation idéologique tourne court avec le Largo, un mouvement poignant et dramatique dans lequel Chostakovitch s’exprime sans retenue. Le dernier mouvement (Allegro non troppo) accuse un net retour vers le convenu, semblant même célébrer par son aspect triomphal, les bienfaits d’un régime honni.
Saluons la prestation de Xavier Phillips, disciple de Mstislav Rostropovitch, qui dans ce Concerto No1 de Chostakovitch en révèle la profondeur sans en gommer le côté grinçant et ironique. Sans pour autant effacer le souvenir tenace des grandes versions du passé (Rostropovitch, Gutman, Sadlo, Tortelier, Yo Yo Ma) l’interprétation de Xavier Phillips, énergiquement soutenue par l’orchestre Les Dissonances constitue une très bonne surprise. Quant à la version de la Cinquième Symphonie de Chostakovitch exécutée par
l’Orchestre « Les Dissonances » elle est d’une sobriété exemplaire évitant par exemple d’accentuer l’excessif triomphalisme du dernier mouvement, un écueil que de nombreux chefs ne parviennent pas toujours à surmonter.

Texte de Michel Jakubowicz

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