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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Beethoven, intégrale des Sonates pour piano & violon par Pierre Fouchenneret et Romain Descharmes

Beethoven Sonatas byFouchenneret Descharmes

Pierre Fouchenneret , piano
Romain Descharmes, violon
Aparté (Distribution Harmonia Mundi)
CD 1 : 82’23’’ CD 2 :71’ 53’’ CD 3 : 82’46’’
Notation : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange
(5/5)

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C’est à Vienne en 1799 que seront publiées les Trois Sonates opus 12 de Beethoven. Œuvres d’un compositeur âgé de moins de trente ans, elles n’en affichent pas moins une indépendance totale par rapport à l’influence de Joseph Haydn et revendiquent ouvertement de la part de Beethoven un ralliement philosophique à l’Aufklärung (Les Lumières) affirmant ainsi les inclinations révolutionnaires du compositeur.

Plus tardives, puisque publiées à Vienne en 1801, les Deux Sonates opus 23 et 24 possèdent elles aussi leur originalité propre, étant donné que, par exemple, Beethoven a recours aux quatre mouvements pour la Sonate No5 « Le Printemps », titre justifié par la présence d’un bref Scherzo éclatant, rendant hommage à l’effervescence printanière. Les Trois Sonates suivantes, opus 30 sont contemporaines des Sonates pour piano opus 31, ainsi que de la Symphonie No2 opus 36.Beethoven à nouveau revient à la structure en quatre mouvements pour la Sonate No7, très développée qui possède elle aussi un Scherzo énergique d’une rare intensité. Créée le 24 mai 1803, la fameuse Sonate No9 dite « à Kreutzer » dépasse largement les limites du genre par ses proportions, puisque ses deux premiers mouvements s’apparentent aux dimensions de certains mouvements de ses ultimes Quatuors à cordes. On ne peut ici s’empêcher de comparer cette Sonate à la Symphonie No3 dite « Héroïque » ou à son dernier Concerto pour piano et orchestre No5 « L’Empereur ». Le dernier mouvement de cette Sonate No9 est un Finale, Presto exigeant de la part de ses exécutants une virtuosité exemplaire propre à affronter sans dommage les difficultés techniques accumulées dans ce mouvement. Contemporaine de deux de ses dernières Symphonies (No7 et No8) la dernière Sonate pour piano et violon No10
opus 96 de Beethoven sera créée le 29 décembre 1812.Une dernière fois, Beethoven revient à une construction en quatre mouvements incluant à nouveau un brillant Scherzo et se terminant par un nostalgique Poco allegretto. Après Beethoven, aucun compositeur du Romantisme ne l’égalera par le nombre d’œuvres dédiées au genre Sonate pour piano et violon. Mendelssohn n’en composera que deux, Schumann n’en composera pas davantage, alors qu’on ne peut attribuer à Schubert que Trois Sonatines pour violon et piano ainsi qu’une très belle Fantaisie D 93 pour violon et piano. Seul Brahms se risquera à écrire Trois Sonates pour violon et piano, composées de 1879 à 1888.Enregistrée au Trident, Salle mythique de Cherbourg-en-Cotentin, datant de 1882, qui bénéficie d’une acoustique prodigieuse (on s’en apercevra lors de l’audition de ces enregistrements) cette intégrale des dix Sonates de Beethoven est une très belle surprise. Car nos deux jeunes interprètes, Pierre Fouchenneret et Romain Descharmes apportent à ce monument beethovenien leur enthousiasme, leur fraîcheur, renouvelant ainsi la vision de chefs-d’œuvre enregistrés dans le passé par d’illustres prédécesseurs (Grumiaux-Haskil, Menuhin-Kempf, Szigeti-Arrau, Suk-Panenka, Perlman- Ashkenazy, etc.)

Texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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