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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du mardi 27 septembre 2016 par l'Orchestre de chambre de Paris

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Théâtre des Champs-Elysées
Mardi 27 septembre 2016, Concert de l’Orchestre de chambre de Paris ; Douglas Boyd, direction ; Cédric Tiberghien, piano
Britten : Sinfonietta
Mozart : Concerto pour piano No6
Concerto pour piano No5
Brahms : Sérénade No1 en ré majeur
www.orchestredechambredeparis.com

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Un concert qui se plaçait indiscutablement sous le signe de l’originalité puisque Douglas Boyd proposait au public du Théâtre des Champs-Elysées une œuvre rarement présente dans les salles de concert : la Sinfonietta de Benjamin Britten.

Composée en 1932, Britten procédera à une révision de cette œuvre en 1936, dédiant cette Sinfonietta à son maître Frank Bridge. L’œuvre frappe par son ascétisme puisqu’elle ne fait appel qu’à une dizaine d’instrumentistes, ménageant un équilibre parfait entre les différents pupitres (vents, bois et cordes).Cette Sinfonietta op.1de Britten est proche par l’esprit des deux Symphonies de chambre de Schoenberg et de certaines œuvres de Stravinski (Dumbarton Oaks par exemple). Mais on peut aussi y déceler quelques influences françaises (Poulenc, Milhaud). Le premier mouvement au climat presque détendu va céder la place à des Variations au caractère presque lyrique. Le dernier mouvement, un moto perpetuo, se teinte d’ironie et donne au compositeur l’occasion de démontrer une virtuosité orchestrale précoce pour un compositeur âgé seulement de dix-neuf ans.

C’est le 4 octobre 1777 à Salzbourg que sera donné pour la première fois le Concerto pour piano No6 K.238 de Mozart. Débutant par un vaste prélude orchestral, pour laisser ensuite librement s’exprimer le soliste, ce Concerto se poursuit avec un Andante d’une belle inspiration mélodique. Quant au finale d’une grande vivacité il réserve de belles surprises tant sur le plan orchestral que sur la place accordée au piano. Le Concerto pour piano No5 K.175 sera créé vers 1774 et se distingue du Concerto pour piano No6 par une orchestration plus fournie en cuivres puisque aux deux cors viennent s’ajouter deux trompettes ainsi que les timbales. Instrumentation renforcée qui donne au premier mouvement un aspect guerrier presque martial. L’Andante qui suit ce premier mouvement frappe par sa transparence, sa légèreté et laisse place à un Allegro très virtuose, dans lequel Mozart se montre très inventif.

Pour terminer ce concert, Douglas Boyd s’attelait à la Sérénade No1 en ré majeur de Brahms. De vastes proportions, l’œuvre sera exécutée pour la première fois sous la direction de Brahms le 24 mars 1859 dans sa ville natale : Hambourg. Bien que parfois tournée vers le XVIIIe siècle (Mozart et Haydn) cette Sérénade est déjà très représentative du penchant certain de Brahms pour la mélancolie et la tristesse. L’Adagio non troppo est précisément de cette nature, annonçant déjà le Trio pour cor op.40, le Troisième Quatuor à cordes et le Quintette pour clarinette et cordes. Par contre l’Allegro molto, le deuxième Scherzo et le dernier mouvement sont pleins d’une gaieté extraordinaire et regorgent de vitalité. C’est au pianiste Cédric Tiberghien que revenait le rôle de soliste dans les deux Concertos pour piano de Mozart. Ce pianiste révélait un jeu d’une grande variété, conférant à ces deux Concertos relativement ignorés de Mozart, une étonnante richesse musicale les rapprochant ainsi du fameux Concerto No9 « Jeunehomme ».

Douglas Boyd et les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris ciselaient avec chaleur la Sinfonietta de Britten, révélant ainsi une œuvre méconnue de l’auteur du War Requiem et des opéras Peter Grimes, Billy Budd et Owen Wingrave. Enfin, Douglas Boyd savait enflammer l’Orchestre de chambre de Paris dans la Sérénade No1 de Brahms dont il donnait une image sonore véhémente, poétique et enthousiasmante. Une belle soirée qui avait l’avantage d’explorer des sentiers inconnus tant chez Mozart que chez Britten.
Michel Jakubowicz

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