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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 12 janvier 2016 au Théâtre des Champs-Elysées

Nathalie Stutzmann

Grands airs de l’opéra français :
Orchestre de Chambre de Paris
Le jeune chœur de Paris
Nathalie Stutzmann, direction
Alexander Vinogradov, basse
mardi 12 janvier 2016 20h
Théâtre des Champs-Elysées

LA SUITE APRÈS LA PUB

Pour son premier concert de l’année 2016, l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Nathalie Stutzmann décidait d’inscrire à son programme des compositeurs français dont la renommée s’étendra durant tout le XIXe siècle. Ils marquèrent durablement de leur empreinte non seulement le domaine symphonique (Berlioz) mais aussi le domaine de l’opéra (Bizet, Gounod).Francis Poulenc représente le XXe siècle et bien que fortement attiré par la forme lyrique (Dialogues des Carmélites) il sera présent dans ce concert avec sa Sinfonietta. C’est précisément par cette Sinfonietta de Francis Poulenc qui date de 1947 que débutait ce concert. Bien qu’auteur de nombreux concertos et de Sonates pour différents instruments, Francis Poulenc ne s’était pas confronté au monde de la Symphonie et cette Sinfonietta restera sa seule tentative dans cette discipline. Si l’on peut tenter de discerner les modèles symphoniques qui ont peut-être influencé Francis Poulenc, on peut bien sûr invoquer la Symphonie de Georges Bizet (composée à dix-sept ans !) mais on pourrait bien aussi remonter jusqu’à Haydn et ses cent-quatre Symphonies. Mais une autre œuvre peut aussi avoir servi de modèle : il s’agit de la Petite Symphonie pour instruments à vent de Charles Gounod. Pour en revenir à la Sinfonietta de Francis Poulenc, elle comporte les quatre mouvements traditionnels et débute par un Allegro con fuoco d’une rare vivacité, plein d’espièglerie mais n’empêchant pas parfois l’irruption de thèmes fugaces pleins de mélancolie. Le deuxième mouvement un Molto vivace pourrait presque faire figure de Scherzo. Le troisième mouvement qui déroule des harmonies charmeuses rappelant vaguement la deuxième Symphonie de Brahms semble sombrer dans une mélancolie légère et réintroduit dans sa conclusion le thème « brahmsien ».Le dernier mouvement «  Finale : prestissimo et très gai » ne dément pas cette affirmation de Francis Poulenc. En effet une sorte de folie joyeuse semble parcourir ce mouvement où cette fois-ci les trompettes paraissent s’en
donner à cœur-joie. Le mouvement s’achève par une sorte de pirouette orchestrale propre à Francis Poulenc donnant le dernier mot à l’humour et à une franche gaieté facétieuse. Le diable est convoqué pour la deuxième partie du concert puisqu’il va être question du Faust de Gounod, notamment avec l’air célèbre « Le Veau d’or est toujours debout » ainsi que « Vous qui faites l’endormie ». Cet opéra de Charles Gounod obtiendra un triomphe lors de sa création le 19 mars 1859 au Théâtre Lyrique à Paris. Georges Bizet sera lui aussi présent dans cette deuxième partie du concert avec non seulement des extraits de son opéra le plus emblématique Carmen, mais également avec un air tiré de son opéra de 1863 : Les Pêcheurs de perles. Avec La Damnation de Faust de Berlioz op.24 le diable fait à nouveau irruption, tentant au moyen d’un air diabolique « Devant la maison » d’attirer dans des gouffres sinistres la pauvre Marguerite. Mais le diable peut aussi parfois se livrer à la facétie et à la moquerie en entonnant le fameux air « Une puce gentille »/C’était ce soir au Théâtre des Champs Elysées à la basse Russe Alexander Vinogradov de défendre ce répertoire. Un exercice auquel se prêta celui-ci avec talent, remportant auprès du public un vif succès. Quant à Nathalie Stutzmann qui officiait ce soir-là à la tête de L’Orchestre de Chambre de Paris et du Jeune Chœur de Paris, elle savait trouver avec bonheur les couleurs orchestrales si particulières et si fraîches de Francis Poulenc, accompagnant avec efficacité les airs de Gounod, Bizet et Berlioz.

Michel Jakubowicz



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