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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 11 décembre 2015 MIKKO FRANCK dirige l'Orchestre Philharmonique de Radio France

Mikko Franck Abramowitz Concert

Orchestre Philharmonique de Radio France
M
ikko Franck, direction - Anssi Karttunen, Violoncelle
Joonas Kokkonen, Magnus Lindberg, Einojuhani Rautavaara, Jean Sibelius

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Vendredi 11 décembre 2015, 20h
Auditorium
de la Maison de la Radio

Mikko Franck, chef finlandais qui vient d’endosser récemment le titre de Directeur Musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France a eu l’excellente idée d’offrir au public de l’Auditorium un programme 100% finlandais.

Mikko Franck décidait de débuter ce concert avec une œuvre de Joonas Kokkonen : Métamorphoses pour douze instruments à cordes et clavecin (création française). Auteur de symphonies, d’un opéra (Les Dernières Tentations) et surtout d’un requiem, Joonas Kokkonen peut réellement être considéré comme le compositeur finlandais le plus important depuis Sibelius. Ces Métamorphoses comportent quatre mouvements. L’œuvre, d’une gravité évidente, se rattache aux autres partitions d’inspiration religieuse comme bien sûr, son Requiem. C’est au Festival de Lucerne, le 25 août 1977 que cette œuvre sera créée sous la direction de Rudolf Baumgartner, Directeur de ce Festival de 1968 à 1980.

Si l’on jette un coup d’œil sur le catalogue des œuvres de Magnus Lindberg, on s’aperçoit aisément de l’intérêt que porte à la forme concertante ce compositeur (nombreux concerti pour divers instruments). Ce Concerto N°2 pour violoncelle et orchestre sera créé par Anssi Karttunen, violoncelle, le 18 octobre 2013 au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles. L’Orchestre Philharmonique de Los Angeles était alors dirigé par Esa-Pekka Salonen. L’œuvre, à l’écriture orchestrale très raffinée, maintient constamment entre le violoncelle et l’orchestre un équilibre subtil.

Autre compositeur finlandais de ce programme, Einojuhani Rautavaara. Il figure ici avec un Requiem In Our Time rassemblant un effectif orchestral limité aux cuivres et à la percussion. Bien que fort bref, ce Requiem se compose de quatre parties dont un Dies iræ assez violent constitue la troisième partie, un Lacrymosa douloureux concluant l’œuvre .C’est à Cincinatti le 10 mai 1954, que sera créé ce Requiem in Our Time par le Cincinatti Brass Choir, placé sous la direction d’Ernest N. Glover.

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Pour la dernière œuvre de ce concert entièrement dédié à la Finlande, Mikko Franck ne pouvait que choisir le compositeur Sibelius, dont nous vous parlions récemment à propos du coffret Sibelius Edition qui regroupe l'ensemble de son œuvre. Son choix se porta sur la Symphonie N°6. C’est le compositeur qui assura lui-même la création de cette Symphonie le 19 février 1929 à Helsinki. Bien qu’utilisant un orchestre relativement important, néanmoins démuni de tuba et de cor anglais, Sibelius obtient des effets de transparence étonnants, en particulier dans le Poco vivace où les bois créent un climat extraordinaire. Cette Symphonie au caractère sauvage et mystérieux se termine par un Finale oppressant, presque lugubre, assez proche de l’atmosphère tendue et rude de l’Allegro final de la Symphonie N°4 datant de 1911.

Mikko Franck, qui dirigeait ce soir-là l’Orchestre Philharmonique de Radio France, nous offrait une démonstration assez éloquente concernant les compositeurs finlandais, prouvant qu’il était parfaitement en phase avec ce répertoire. Le violoncelliste Anssi Karttunen assumait avec une belle vaillance son rôle de soliste dans le Concerto pour violoncelle et orchestre N°2 de Magnus Lindberg, recevant de la part du public de l’Auditorium un accueil chaleureux. Quant à l’interprétation de la Symphonie N°6 de Sibelius dirigée par Mikko Franck à la tête d’un Orchestre Philharmonique de Radio France très motivé, on pouvait sans risque la qualifier de sublime, magnifiant les élans âpres et sauvages qui constamment, traversent cette Symphonie.

Texte : Michel Jakubowicz
Photo : Maison de la Radio



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