CD : "Zaïs" de Jean-Philippe Rameau par Les Talens Lyriques
Zaïs (1748) : Pastorale héroïque de Jean-Philippe Rameau
Livret de Louis Cahusac
Prégardien, Piau, Lefèvre, Arnould, Brahim-Djelloul, Bennani. Wilder
Les Talens Lyriques
dirigé par Christophe Rousset
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Aparté (Harmonia Mundi)
CD1 : 60’ CD2 : 67’ CD 3 : 31’
Notation : (5/5)
Lorsque Rameau compose en 1748 Zaïs, une Pastorale héroïque, il compose également la même année un Ballet : Pygmalion. Mais dans le domaine de l’opéra Rameau n’est pas demeuré inactif, bien au contraire puisqu’il possède déjà à son actif Castor et Pollux,
Hippolyte et Aricie, Dardanus, Les Indes Galantes. Basée sur un livret de Louis Cahusac, Zaïs, cette Pastorale héroïque, se déroule comme il se doit dans un univers où les Dieux possèdent encore leur toute puissance et où de simples bergères peuvent exercer sur Zaïs, roi des Sylphes, un irrésistible attrait.
Sur cette intrigue pleine de surprises et propice à créer de multiples rebondissements, Jean-Philippe Rameau débute son œuvre par un Prologue précédé d’une brève mais splendide ouverture où comme il se doit il réalise une véritable démonstration d’orchestration, déchaînant la fureur des éléments, embrasant l’espace par un débordement sonore d’une rare violence. Le premier Acte qui va suivre ce Prologue va nous permettre d’appréhender davantage les liens qui vont se tisser entre Zaïs, créature immortelle et la jeune bergère Zélidie dont il est tombé éperdument amoureux. Ce premier Acte est ponctué d’intermèdes purement orchestraux dans lesquels, une fois de plus, Rameau déploie toute sa science orchestrale comme par exemple dans cette Entrée pour les Bergers et les Bergères ou comme la Première et deuxième gavottes pour les Bergers et les Bergères. Ce Premier Acte va prendre fin sur un Récitatif avec une reprise foudroyante de la Première gavotte où l’orchestre de Rameau s’impose avec force. L’Acte II qui débute par un Prélude, suivi d’un Air accompagné contient aussi de très belles pages orchestrales comme par exemple cette Entrée noble pour les Statues animées. Cet intermède purement instrumental sera suivi d’un Air avec Chœur du plus bel effet, avec à sa suite un Ballet figuré. Bien entendu les éléments se déchaînent avec Tonnerre, Air accompagné. Un épisode joyeux purement orchestral s’impose à présent avec une superbe Gigue pour les Statues. Ce deuxième Acte va s’achever sur une mélancolique Première gavotte pour les Statues, elle aussi purement destinée au seul orchestre. L’Acte III, qui verra les vœux de Zaïs et Zélidie se réaliser, débute par un Récitatif en dialogue. Rameau réunit un orchestre encore plus aérien, plus subtil encore, pour un épisode purement instrumental : Entrée pour les Sylphes et Sylphides, conservant ce même style d’orchestration pour le Ballet figuré qui lui fait suite. Après une Ariette, Rameau va nous réserver deux joyaux purement orchestraux : Premier et deuxième passepieds pour les Sylphes et les Sylphides ainsi que Premier et deuxième tambourins pour les Sylphes et les Sylphides. L’ultime partie de l’Acte III de cette Pastorale héroïque prendra fin avec de nombreux récitatifs réunissant Zaïs et Zélidie. C’est avec une presque solennelle Entrée noble pour les Sylphes et les Sylphides que débute l’Acte IV de Zaïs de Rameau, épisode orchestral suivi d’un dialogue passionné et mouvementé entre Zaïs et Zélidie. A nouveau nous sommes plongés dans la tourmente où tonnerre et éclairs se déchaînent. Bientôt retentit le Chœur des Génies élémentaires auquel succédera un Ballet figuré : Entrée pour les Peuples élémentaires. A présent Rameau nous offre une Musette en rondeau pour les Bergers et les Bergères d’une grande suavité. Cette pièce orchestrale sera suivie d’une Ariette chantée par la Bergère Zélidie, la Pastorale héroïque prenant fin avec une étourdissante Contredanse en rondeau entraînant tout dans une incroyable farandole. Enregistrée en direct à l’Opéra Royal du Château de Versailles du 16 au 18 novembre 2014, cette Pastorale héroïque de Jean-Philippe Rameau rassemblait une distribution vocale idéale puisqu’elle comportait les noms de Prégardien, Piau, Lefèvre, Arnould, Brahim-Djelloul, Bennani et Wilder. A cette distribution vocale prestigieuse se joignait l’excellent Chœur de chambre de Namur. Tous ces interprètes avec bien entendu Les Talens Lyriques étaient placés sous la direction toujours aussi inspirée et flamboyante de Christophe Rousset.
Texte de Michel Jakubowicz
Disponible en CD et téléchargement sur Amazon
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