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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : William Byrd, "Walsingham"

William Byrd Walsingham

Jean-Luc Ho
Orgue et clavecin
Encelade
Durée du CD : 70’
Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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Si William Byrd peut dans le domaine de la musique religieuse être en quelque sorte  le continuateur de Thomas Tallis (1505-1585) il est également le compositeur  que l’on peut considérer comme le père de la musique instrumentale anglaise.

Les pièces instrumentales , rassemblées dans ce CD concernent deux répertoires bien distincts :l’orgue et le clavecin. C’et avec une pièce pour orgue The Maiden’s Song que s’ouvre ce CD. Une pièce de nature assez subtile qui avant d’évoquer flûtes et hautbois semble aussi faire appel aux sonorités plus graves des cromornes. Walsingham qui donne son titre à ce CD est une pièce pour clavecin et est composée de vingt-deux variations sur un fameux air élisabéthain. Il est à noter que sur ce même air, un contemporain de William Byrd, John Bull a composé trente variations. Cette pièce pour clavecin (la plus développée de ce CD) est de caractère plutôt mélancolique, semblant constamment évoluer entre nostalgie et tristesse. Avec Ut re mi fa sol la, une pièce pour orgue faisant fréquemment appel aux pleins jeux, William Byrd s’engage dans une direction que beaucoup de compositeurs du 17e siècle ont également empruntée. Parmi ceux-ci il faut relever des noms aussi importants que ceux de Scheidt, Sweelinck, Froberger, Frescobaldi (auteur dont la réputation s’établit sur ses célèbres Toccatas pour orgue). Si de prime abord My Lady Nevell’s Ground, une pièce pour orgue constituée de six variations sur un ground de vingt-quatre mesures, semble d’un aspect facile, ce n’est qu’une apparence car la pièce acquiert au cours de son développement une certaine complexité. La Fantasia en sol pour orgue qui suit est réalisée à partir d’un manuscrit autographe d’un autre grand contemporain de William Byrd : Thomas Tomkins dont la production instrumentale s’attache tout particulièrement aux pièces pour ensembles de violes. Bien qu’assez brève cette pièce de Byrd est impressionnante par sa gravité et sa retenue, donnant à sa Fantasia un aspect chargé de noblesse et de grandeur. Pavan, qui suit cette Fantasia, est une pièce pour clavecin affichant une mélancolie que l’on pourrait qualifier de légère. A nouveau, dans ce CD réapparaît la Fantasia mais cette fois-ci il s’agit d’une pièce pour clavecin. Tout comme la Fantasia pour orgue en sol elle possède un caractère plutôt axé vers la mélancolie et le mystère bien qu’affichant parfois des velléités plus combatives. C’est avec Memento salutis auctor également destinée au clavecin que se termine ce CD. Contrairement aux autres pièces figurant sur ce CD cette œuvre est d’origine vocale et provient en fait des Gradualia, ac cantiones sacrae, liber primus  de William Byrd datant de 1605.C’est un Hymne dédié à la Bienheureuse Vierge Marie (« Souviens-toi, auteur du salut »).Cette pièce de clavecin, elle-aussi très brève, est d’un caractère très recueilli et surprend par sa sobriété et son intériorité. C’est à Jean-Luc Ho que nous devons cet enregistrement d’œuvres de William Byrd destinées tantôt au clavecin tantôt à l’orgue. Cet interprète se révèle aussi séduisant dans les deux disciplines qu’il maîtrise à la perfection, grâce à deux instruments de facture exceptionnelle : l’orgue Quentin Blumenroeder (2012) de l’Abbaye de Saint-Amant-de-Boixe (Charente) d’après Koblenz (1511) situé en l’église Saint-Laurent d’Alkmaar (Pays-Bas) et le clavecin italien Ryo Yoshida (2010) réalisé d’après un clavecin Trasuntino de 1531.

texte Michel Jakubowicz



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