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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Brahms, Violin Sonatas, par Augustin Dumay et Louis Lortie

Brahms Dumay

Augustin Dumay, violon
& Louis Lortie, piano
Brahms : Sonates pour violon et piano 1-2-3
ONYX
durée du CD : 77’01’’
notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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C’est de 1879 à 1888 que Brahms écrivit ses trois Sonates pour violon et piano. La première Sonate  semble refléter le climat idyllique de Pörtschach am Wörthersee, situé non loin d’un lac de Carinthie où le compositeur s’était installé pour y séjourner en villégiature.

La plus développée des trois Sonates, la Première Sonate pour violon et piano débute par un vaste Vivace ma non troppo   qui semble refléter le climat léger et lumineux de cette contrée d’Autriche. Avec le Deuxième mouvement (Adagio) c’est l’effusion lyrique qui domine donnant à cet Adagio un charme certain. Le troisième mouvement(Allegro) ne rompt guère cette atmosphère délicatement empreinte de légèreté qui se pare rarement de mélancolie comme Brahms sait si souvent y incliner. Il faudra attendre sept ans pour qu’à nouveau Brahms se décide à composer sa Deuxième Sonate pour violon et piano alors que nous sommes entrés dans l’été de 1888.Changement de climat radical avec le premier mouvement Allegro amabile qui débute cette Deuxième Sonate op.100.Brahms s’y fait plus introspectif, moins insouciant, le climat qu’il met en place est plus agité et soumis au changement d’humeur du compositeur. L’Andante tranquillo qui succède  à ce premier mouvement semble représenter avec justesse le lieu où cette Sonate fut écrite à savoir  Thoune dans l’Oberland bernois. Le dernier mouvement Allegretto grazioso est en fait presque un andante et demeure empreint lui aussi d’un charme lumineux dénué de toute tristesse et de mélancolie. La dernière de ces Sonates pour violon et piano rompt délibérément avec les deux premières et comporte quatre mouvements. C’est toujours au cours d’un séjour à Thoune que Brahms semble avoir terminé cette Troisième Sonate pour violon et piano au cours de l’été 1888.Le premier mouvement est plutôt agité et soumis à de fréquents changements d’ambiance comme si le compositeur  s’orientait vers de sombres pensées. L’Adagio qui suit, malgré sa noblesse et son apparente sérénité, ne l’empêche nullement de se voiler parfois d’une légère tristesse. Rompant avec cet Adagio, le troisième mouvement indiqué Un poco presto e con  sentimento, fait presque office de Scherzo et affiche un caractère beaucoup plus serein. Très nerveux et vif, le dernier mouvement (Presto agitato) s’il est d’essence très virtuose n’est pas non plus exempt de retour à une certaine forme de nostalgie. Ce CD prend fin avec le Scherzo de la Sonate FAE dont Albert Dietrich écrivit le 1er mouvement, Robert Schumann se chargeant de l’Intermezzi et du Finale alors que Brahms en écrit le Scherzo. C’est une œuvre d’un compositeur âgé de vingt ans, débordant de vitalité et d’énergie. C’est un peu grâce à l’ami de toujours de Brahms, Joachim, que l’œuvre fut publiée en 1906 alors que Brahms était mort neuf années auparavant en 1897.Dans la discographie très riche de ces trois Sonates pour violon et piano de Brahms, cette nouvelle interprétation des trois chefs-d’œuvre du compositeur du Requiem Allemand et des Quatre Symphonies va certainement  se hisser très haut et séduire un public de mélomanes avertis capables de reconnaître les mérites d’ une grande interprétation.
Car comment ne pas reconnaître qu’Augutin Dumay  et Louis Lortie livrent ici une interprétation très intériorisée, limpide, fouillant avec un sens aigu du détail chacun des mouvements de ces trois Sonates d’une richesse d’inspiration sans pareille.

Texte Michel Jakubowicz

CD disponible sur Amazon

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