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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du vendredi 13 décembre à la salle Pleyel : Dvorak, Janacek dirigé par Jakub Hrusa

Jakub-Hrusa-franck-peter-zimmermann

Frank Peter Zimmermann, violon
Orchestre Philharmonique de Radio France

LA SUITE APRÈS LA PUB

Ce vendredi 13 décembre 2013, la Salle Pleyel nous conviait à une incursion dans le domaine si riche de la musique tchèque avec deux de ses plus illustres représentants : Dvorak et Janacek. C’était d’abord à Leos Janacek  de nous inviter à le suivre dans l’univers à la fois magique et coloré de La petite renarde rusée, opéra dont la création fut assurée le 6 novembre 1924 à Brno par le chef d’orchestre Frantisek Neumann.

a première Suite d’orchestre tirée de La petite renarde rusée fut d’abord celle dont le chef d’orchestre australien Sir Charles Mackerras assura la réalisation en rassemblant sans aucunement trahir Janacek, les extraits symphoniques de la première partie de l’opéra. Sir Charles Mackerras qui malheureusement nous a quittés il ya peu d’années était, il faut le  souligner le seul chef occidental-ses enregistrements le prouvent amplement-capable de saisir toute la subtilité et la véhémence de l’orchestration si particulière de Leos Janacek. Après cette plongée dans le monde à la fois magique et cruel de La petite renarde rusée, le violoniste Frank Peter Zimmermann et l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Jakub Hrusa, inscrivaient à leur programme un Concerto pour violon quelque peu injustement délaissé puisqu’il s’agissait du Concerto pour violon et orchestre opus 53 d’Antonin Dvorak. Un Concerto que le compositeur probablement insatisfait remania à plusieurs reprises puisque l’œuvre qui date de 1879 ne fut finalement exécutée pour la première fois que le 14 octobre 1883 par le violoniste Frantisek Ondricek, l’orchestre étant dirigé par
Moric Anger. C’est en vain que Dvorak dédia ce Concerto au fameux violoniste Joseph Joachim qui observa à l’égard de cette œuvre  un certain dédain et ne daigna jamais le jouer à l’occasion d’un concert. Il faut peut-être relier au Concerto pour violoncelle de Dvorak dont la gloire fut fulgurante, la relative mise à l’écart dont ce Concerto pour violon à souffert. Pourtant l’œuvre qui dans ses deux premiers mouvements passe sans transition de l’Allegro à l’Adagio possède bien toutes les qualités propres au génie de Dvorak : son lyrisme généreux et sa trame orchestrale si variée. L’œuvre se termine par un Finale endiablé qui fait largement appel à la richesse inépuisable du folklore tchèque, rendant plus que jamais inexplicable l’attitude de Joseph Joachim à l’égard de ce Concerto décidément porteur d’une richesse mélodique insoupçonnée. Des quatre  Poèmes symphoniques composés par Dvorak, Le Rouet d’Or n’est peut-être pas le plus terrifiant (il faudrait plutôt accorder ce qualificatif à La Sorcière de Midi) mais Le Rouet d’Or n’en débute pas moins par une sorte de marche lugubre à laquelle vont s’amalgamer d’extraordinaires épisodes sonores évoquant aussi bien une atmosphère de chasse que des airs de danses paysannes, laissant fréquemment résonner d’imposantes séquences uniquement entonnées par les cuivres. C’est à un grand chef d’orchestre tchèque éminent spécialiste des opéras de Leos Janacek (Frantisek Jilek) que nous devons la réalisation de la seconde Suite d’orchestre de La petite renarde rusée qui clôt ce concert. Dans cette dernière Suite d’orchestre les choses tournent au tragique pour la petite renarde rusée qui tombe sous les balles du braconnier, prouvant ainsi l’antagonisme récurrent existant entre le monde des humains et le monde des animaux.
Jakub Hrusa, le jeune chef tchèque qui dirigeait ce soir l’Orchestre Philharmonique de Radio France a eu la chance de voir sa formation de chef d’orchestre assurée par un très grand chef d’orchestre tchèque : Jiri Belohlàvek dont il semble avoir hérité non seulement de la précision, mais surtout de son intense musicalité. Jakub Hrusa  qui vient récemment de diriger The Turn of Screw, opéra de Benjamin Britten à Glyndebourne , nous démontrait avec sa direction à la fois incisive et généreuse que le monde enchanté de Dvorak et l’univers sonore de Janacek étaient pour lui des territoires familiers qu’il parcourait avec beaucoup de force et d’intuition !  Quant au violoniste Frank Peter Zimmermann qui assurait la partie soliste du Concerto pour violon de Dvorak- avec une maîtrise et un instinct musical jamais pris en défaut- il nous livrait cette œuvre avec un instrument exceptionnel, prêté par Portigon AG : un Stradivarius daté de 1711 qui appartenait tout simplement au mythique violoniste Fritz Kreisler.



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