CD : Also Sprach Zarathustra de Richard Strauss - Gustavo Dudamel
Orchestre Philharmonique de Berlin
Ansi parlait Zarathoustra, op.30
Till l’Espiègle
Don Juan, op.20
Deutsche Grammophon ( Universal)
Durée du CD :69’58’’
Notation : 
(5/5)
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Dans Ainsi Parlait Zarathoustra, op.30 qui s’inspire ici d’un texte de Friedrich Nietzsche, Richard Strauss à l’aide d’une palette orchestrale prodigieuse, traduit musicalement l’aspect prophétique, cosmique du philosophe allemand.
Après une introduction énoncée à grands renforts de cuivres et de timbales qui semble soudainement embraser le cosmos, Richard Strauss va en huit épisodes dont le plus développé est Le Chant de la danse, nous mener sur les chemins de la destinée humaine. Après de nombreux épisodes tourmentés, ce vaste Poème symphonique va se conclure plus sereinement sur le Chant du somnambule. Avec Till L’Espiègle, d’après l’ancienne légende picaresque (en forme de rondeau) Richard Strauss grâce à une orchestration virtuose, va tracer le portrait d’un diable qui défie un ennemi implacable, le ridiculise mais finit par être mis à mort. Qu’importe, son fantôme revient une ultime fois narguer ses bourreaux, leur décochant un pied-de-nez moqueur. Quant à Don juan op.20, Poème symphonique d’après Nikolaus Lenau, il nous conte en musique la course effrénée d’un séducteur, toujours lancé dans une quête éperdue, mais que la Mort finit par rattraper lui démontrant ainsi la vanité de sa course folle vouée à l’échec. Gustavo Dudamel n’en est pas à ses débuts dans le domaine du répertoire post-romantique et nous avions pu admirer son savoir-faire aussi bien chez Bruckner que chez Mahler. Avec Ainsi Parlait Zarathoustra, Gustavo Dudamel affirme ses affinités avec Richard Strauss, saisissant avec beaucoup d’instinct le caractère visionnaire d’une œuvre traversée par la pensée nietzschéenne. Le chef vénézuélien traduit parfaitement l’ironie cinglante et moqueuse de Till L’espiègle, accusant avec fureur la noirceur de Don Juan lancé dans ses folles conquêtes qui s’abîmeront finalement dans le néant. Donc en définitive une superbe version de ces trois chefs-d’œuvre straussiens magnifiés par l’extraordinaire Philharmonie de Berlin que dirige ici Gustavo Dudamel. Une splendide version assurément, mais qui ne viendra pas bousculer une discographie qui restera toujours dominée par Kempe, Karajan, Szell, Krauss, Jochum, pour Don Juan et Till L’Espiègle. Quant à Ainsi Parlait Zarathoustra Kempe, Reiner, Karajan (Philharmonie de Vienne) demeurent à jamais insurpassables.