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CD : Memento Mori - Monteverdi, Rossi

Memento-Mori-Monteverdi-Rossi

Les Cris de Paris, Geoffroy Jourdain
Aparté (distribution Harmonia Mundi)
durée du CD : 63’
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Comme le dit lui-même  Geoffroy Jourdain dans la notice d’introduction à ce CD ,c’est en se retrouvant face à la colonnade de Borromini, à Rome, au palais Spada, qu’il décide d’une certaine façon d’illustrer par le présent programme musical le choc ressenti lors de la contemplation de cette fameuse perspective Borromini.

Ce qui nous permet de nous retrouver face au plus célèbre des compositeurs italiens de la fin du 16e siècle et de la première moitié du 17e siècle : Claudio Monteverdi auteur d’Orfeo,Il Ritorno d’Ulisse in Patria et de l’Incoronazione di Poppea. Mais Geoffroy Jourdain ne s’est pas contenté d’inscrire à son programme le grand compositeur vénitien, il fait également appel à un autre compositeur italien, cadet de Claudio Monteverdi : il s’agit de Luigi Rossi auteur lui aussi d’un Orfeo qui est une tragicomédie en musique. C’est ainsi que Geoffroy Jourdain prend le parti de débuter son CD par Chi vol che m’innamori qui provient d’une œuvre religieuse imposante de Claudio Monteverdi : Selva Morale e spirituale, composée en 1640.D’un tempo plutôt vif, l’oeuvre est activement soutenue sur le plan instrumental par un ensemble voué au luth et aux cordes, les voix étant exclusivement masculines. La seconde pièce de ce recueil est due à Luigi Rossi : il s’agit en fait d’une Cantata per oratorio à 5 morale, con instromenti se si vuole qui a pour titre Disperar di se stesso. Relativement développée -l’œuvre frôle la vingtaine de minutes-cette Cantata débute par une très brève sinfonia ; les voix sont mixtes et l’instrumentation est exclusivement vouée aux cordes, excluant toute présence de bois ou d’instruments à vent. La troisième œuvre est anonyme mais s’inspire librement du Lamento d’Arianna de Claudio Monteverdi. C’est une œuvre d’une tristesse indicible à laquelle il est difficile de résister. La version retenue ici par Geoffroy Jourdain se base sur plusieurs versions dont celle provenant de Londres dans une copie due à Luigi Rossi. C’est à nouveau à Luigi Rossi que Geoffroy Jourdain fait appel pour terminer son CD. Il s’agit d’une Cantata à 5 con stromenti se si vuole ; elle est intitulée O Cecità del misero mortale et s’impose d’une part par sa durée dépassant largement les vingt minutes et son ton emprunt d’une ferveur religieuse authentique. On saura gré à Geoffroy Jourdain qui dirige ici les Cris de Paris d’avoir tenu compte des indications précieuses des manuscrits de La Cecità et de Disperar di se stesso pour réaliser l’ accompagnement instrumental des œuvres de Monteverdi et de Rossi, donnant ainsi à ces quatre œuvres une densité et une force étonnantes. Saluons évidemment les solistes vocaux, actifs artisans de la réussite de ce CD : ils ont pour noms Edwige Parat, Karen Vourc’h, Manuel Nuñez Camelino, Emiliano Gonzalez Toro et Lisandro Abadie.

Disponible en CD et MP3 sur Amazon



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