DVD : Emmanuelle Haïm - Le Concert d’Astrée
Max Emanuel Cencic
Mise en scène : Jean-François Sivadier
Monteverdi
L’Incoronazione Di Poppea, Opéra en un prologue et trois actes, Livret de Giovanni Francesco Busenello, d’après Tacite. Créé en 1642 à Venise
Virgin Classics (EMI Classics)
Durée DVD 1 : 94’ DVD 2 : 84’
Notation : 
(5/5)
Avec l’Orfeo, Arianna et Le Retour d’Ulysse, Le Couronnement de Poppée constitue une des pièces maîtresses que Claudio Monteverdi consacre à l’Opéra, dont il est avec Cavalieri un des fondateurs historiques.
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Claudio Monteverdi dans cet opéra qui sera créé en 1642 à Venise, nous trace un portrait parfois surprenant de l’Empereur Néron à qui généralement on attribue un comportement cruel et féroce. Il déteste par-dessus tout être combattu dans ses projets concernant Poppée qu’il souhaite épouser après avoir répudié sa première épouse Octavie. Le Philosophe Sénèque qui s’oppose à ses projets matrimoniaux se verra ainsi contraint au suicide, acceptant cette terrible épreuve que lui impose son Empereur avec toute la force d’âme qu’on lui connaît. Pour contrebalancer cette cruauté abominable, l’Empereur Néron surprend parfois par son indulgence inattendue en graciant in-extremis Othon et Drusilla reconnus coupables d’avoir comploté contre Poppée. Le Couronnement de Poppée de Claudio Monteverdi s’achève donc sur le triomphe total de Néron qui ayant découvert qu’Octavie est en fait l’instigatrice du complot ourdi contre Poppée peut grâce à cette découverte la bannir de Rome pour toujours. Néron est ainsi le maître de la situation, puisqu’Octavie ne constitue plus un obstacle, lui permettant ainsi d’annoncer devant les tribuns et les consuls l’accession de Poppée au rang d’Impératrice puisqu’elle devient officiellement son épouse. Cette représentation du couronnement de Poppée de Claudio Monteverdi, captée en mars 2012, nous vient de l’Opéra de Lille et Jean-François Sivadier en assurait la mise en scène. On connaît les nombreuses mises en scènes de Jean-François Sivadier consacrées notamment à Molière. Ici la mise en scène proposée par ce metteur en scène déçoit quelque peu par son minimalisme et par l’intrusion peu justifiée d’anachronismes sans grand intérêt. Par contre du côté
de la fosse d’orchestre, Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée sont remarquables d’efficacité, réinventant avec passion les couleurs subtiles et somptueuses de l’art orchestral de Monteverdi. Quant à la distribution vocale elle est tout simplement prodigieuse puisque Sonya Yoncheva campe avec justesse et fureur une Poppée terriblement déterminée à régner, alors que Néron est magnifiquement incarné par Max Emanuel Cencic.
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