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Reportage : Presqu’île de Crozon - Festival Quatuor à l’Ouest - deuxième journée

Vendredi 10 mai

Le deuxième jour du festival de quatuors à cordes intitulé Quatuor à l’Ouest, il y avait encore deux concerts donnés dans la presqu’île de Crozon. Deux concerts encore très différents l’un de l’autre et différents de ceux que nous avions écoutés hier.

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A seize heures, nous nous rendions à l’église de Lanvéoc pour écouter les « régionaux de l’étape », en l’occurrence le quatuor Opus 29, en référence aux plaques minéralogiques de la presqu’île de Crozon. Ils viennent de Brest, Jean-Philippe Brun et Cyril Quémeras aux violons, Cécile Maudire à l’alto et Ruth Boranian au violoncelle et nous proposent des œuvres bretonnes, au sens le plus large du terme puisqu’elles vont jusqu’à celles des Grands-Bretons chers à Astérix. Ils nous font ainsi découvrir d’abord un élève de Gabriel Fauré, Paul Ladmirault (1877-1944). Un quatuor à cordes en quatre mouvements, de 1933,  où l’influence conjuguée du maître, Fauré, et des paysages bretons, sont discernables (présence discrète de mélodies bretonnes, finesse et équilibre à la française).
Puis, Opus 29 franchit la Manche pour nous interpréter la Simple Symphony de Benjamin Britten (1913-1976), suivi de deux vieilles chansons anglaises de son professeur Frank Bridge (1879-1941). Deux compositeurs dont l’écriture est élégante, sans préciosité. En guise de bis, ils nous font découvrir un compositeur rare, Juan Crisóstomo Jacobo Antonio de Arriaga y Balzola (1806-1826). La qualité de l’interprétation de ce concert, fort honnête, montre que de nombreux endroits en Bretagne s’honoreraient à inviter des artistes locaux, même amateurs comme Opus 29, pour des concerts locaux de qualité.

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Le second concert a lieu à Camaret, tout au bout de la presqu’île, dans cette chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour qui fait face à l’Océan. Ce soir, c’est le quatuor Hermès qui nous y attend, devant les magnifiques retables du XVIIème siècle que la chapelle recèle. Si vous ne connaissez pas, une visite s’impose. Le quatuor Hermès, ce sont Omer Bouchez et Elise Liu aux violons, Yung-Hsin Chang à l’alto et Anthony Kondo au violoncelle. Ces quatre jeunes se sont taillé une renommée internationale bien méritée, tant leur fougue, leur complicité et leur unité sont grandes. Ils forment un véritable bloc musical et ont choisi un programme ambitieux.

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Ils commencent par le quatuor opus 95 n°11, dit le « Serioso », de Beethoven. Leur interprétation est ébouriffante, d’une précision parfaite, avec le souffle beethovenien qu’il faut.
Ils enchaînent avec un autre quatuor, avant-gardiste, d’André Boucourechliev (1925-1997), ce genre de quatuor qui fait plaisir au compositeur qui l’a écrit, à ceux qui l’interprètent car il est empli de difficultés techniques à maîtriser, aux snobs car, pour eux, virtuosité et qualité sont synonymes, mais qui manque singulièrement d’émotivité. On dirait que c’est un peu la loi du genre. Le quatuor Hermès se soucie des obstacles comme d’une cerise et nous joue cela avec une aisance si apparente qu’elle en est déconcertante. Seuls, les doigts des artistes semblent refléter la complexité de ce qu’ils jouent.

Puis le quatuor Hermès conclut avec le quatuor de Giuseppe Verdi, qui, lui, est inspiré émotionnellement et mélodiquement pour deux et dans lequel, vraiment, les musiciens se donnent à fond, comme dans le Beethoven précédent. La musique vient du cœur, c’est beau, et cela se transmet au public avec évidence. Et le quatuor Hermès sait en rendre toute la beauté et l’humanité.
Le bis nous offre un mouvement de Josef Haydn, le père du quatuor à cordes, comme un hommage discret.
Au total, un grand concert, un de ceux qui marquent la mémoire.

www.quatuoralouest.org

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