CD : Beethoven, Mozart par le Chiaroscuro Quartet
Aparté
(Harmonia Mundi)
Durée : 57’25’’
Notation : 
(5/5)
D’une durée relativement modeste, ne dépassant guère les quatuors écrits par Haydn dans les dernières années du XVIIIe siècle, ce quatuor n°11 de Beethoven contient néanmoins de nombreuses hardiesses et anticipe déjà les futurs quatuors à cordes n°14 et n°15.
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Beethoven y use d’un langage d’une complexité redoutable, ne ménageant aucune facilité au public de son époque. Ceci se ressent dès l’allegro con brio initial qui débute ce quatuor dont l’écriture très dense et ramassée affirme un parti-pris de modernité évident. L’allegretto ma non troppo qui constitue le deuxième mouvement brûle d’une intensité farouche, alors que le troisième mouvement indiqué allegro assai vivace ma serioso, prend franchement une allure de scherzo. Le dernier mouvement s’ouvre par un larguetto espressivo tourmenté et sera suivi d’un allegretto agitato-allegro au thème haletant et d’une très grande expressivité. L’adagio et fugue en ut mineur K.546 de Mozart n’est pas d’abord destiné au quatuor à cordes puisqu’il est initialement composé pour deux pianos en 1783. Ce n’est que trois ans plus tard, en 1786, que Mozart en réalise l’adaptation pour quatuor à cordes. C’est en fait une œuvre sévère, sombre et sans concession qui permet à Mozart de démontrer toute sa science du contrepoint. Ecrit dans la tonalité de mi bémol majeur, le quatuor à cordes n°16 K.428 de Mozart fait partie des œuvres de musique de chambre datant de la maturité du compositeur. Les deux premiers mouvements, allegro et andante, surprennent par leur gravité sombre qui peine à dissimuler une tristesse voilée mais bien présente. Il faut attendre l’aimable menuet pour dissiper cette tristesse, le quatrième mouvement, allegro vivace, concluant de manière optimiste ce quatorzième quatuor.
Le Quatuor Chiaroscuro qui interprète ces trois oeuvres sur instruments d’époque, s’est constitué en 2005 et a pris comme base de répertoire la période classique (Haydn, Mozart, Beethoven) et se produit dans de nombreux festivals. Parmi ses prochains concerts, le Quatuor Chiaroscuro va s’atteler de nouveau à une tâche essentielle : poursuivre son intégrale des quatuors de Mozart à Port-Royal des Champs (vallée de Chevreuse). Mais on peut ajouter au palmarès de ce Quatuor ses concerts donnés au théâtre du Jeu de Paume d’Aix- en- Provence, du Wigmore Hall de Londres, de l’Auditorium du Louvre et de la célèbre fondation Gulbenkian de Lisbonne. En ce qui concerne ce CD consacré à Beethoven et Mozart, on peut admirer de la part de ce Quatuor non seulement la précision, l’engagement, mais aussi une musicalité authentique, évitant toute sécheresse réductrice.
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