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CD : Guillaume Costeley - Mignonne allons voir si la rose

costeley-allons-voir-si-la-rosepar Ludus Modalis
dirigé par Bruno Boterf
Durée : 1h 11’ 58’’
RAM 1301
www.outhere-music.com
www.ramee.org
Notation : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-demi-bleue(4,5/5)

Cet album du Ludus Modalis, chantant des polyphonies spirituelles et amoureuses de la Renaissance composées par Guillaume Costeley (1530 ?-1606) atteint une quasi-perfection. Le groupe, ici de sept voix, plus un claveciniste, mais en concert, ça peut aller jusqu’à douze, a de telles qualités de voix et de mise en place, une telle connaissance intime des chansons, que cela donne une vraie merveille de pureté et de beauté.

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Le claveciniste, c’est Freddy Eichelberger. Il accompagne les voix (pas toujours, elles sont a cappella sur six chansons) et interprète cinq morceaux en solo qui sont autant de respirations instrumentales. Les deux voix aiguës (Anne Dufresne et Nathalie Marec), celles des deux contre-ténors (Sophie Toussaint, eh oui, une femme, et Jean-Christophe Clair), celle de la basse (François Fauché), celle des ténors (Reinoud Van Mechelen et Bruno Boterf) sont utilisées ou pas, pour modifier les couleurs en fonction des chansons interprétées. Quatuors, quintettes, trios, sextuors, septuors, a cappella ou pas, tous fort diversifiés, se succèdent. Car le choix des chansons de Guillaume Costeley, qui fut en sont temps, un chercheur en musique et un expérimentateur (il a essayé des airs en tiers de ton) est fort éclectique. Chansons martiales (« La prise du Havre »), chansons graves (« J’ayme mon Dieu »), chansons honnestes et poliz (« Muses chantez », « Mignonne allons voir »), chansons de Noël (« Sus debout gentils pasteurs »), chansons à boire (« La terre les eaux va buvant »), chansons scatologiques (« Grosse garce noire et tendre ») se suivent, apportant chacune une touche de ce qui fut le seizième siècle, si lointain et si proche de nous. Puisqu’il faut émettre quelque reproche, on peut se contenter de ceux-ci : j’aurais aimé - être lettrée et mélomane ne sont pas incompatibles - que les noms des poètes majeurs qui sont parfois les paroliers fussent cités clairement après les textes, ainsi Clément Marot :« Toutes les nuitz », Philippe Desportes : «  Arreste un peu », Pierre de Ronsard : «Mignonne, allons voir », « La terre les eaux va buvant », et que certains octosyllabes ne fussent point affectés de neuf pieds, comme le treizième de « Mignonne, allons voir », ce que le mauvais caractère de Ronsard n’eût pardonné à personne. Mais ce ne sont que vétilles.

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