CD : Henri Tomasi (1901-1971) - Concerto pour trompette, Concerto pour trombone, Noces de cendres, Suite pour trois trompettes
par l’orchestre d’harmonie de la Garde Républicaine
dirigé par François Boulanger ou Sébastien Billard
avec Eric Aubier (tp)
et Fabrice Millischer (tb)
Durée : 56’ 51’’
INDE 050
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Notation : 
(5/5)
Trois Premières mondiales sur les quatre pièces d’Henri Tomasi que présente cet album, ce n’est pas rien. C’est tout d’abord le concerto pour trompette de 1948, réputé injouable alors. Les progrès techniques des interprètes comme des instruments en font aujourd’hui une pièce, certes très complexe à jouer, mais très recherchée par les mélomanes et les musiciens. C’est un véritable régal pour l’oreille, surprise constamment par les caprices d’une trompette dialoguant avec l’orchestre de façon narquoise et mutine dans l’allégro, se faisant lyrique dans le nocturne, puis triomphale et jubilatoire dans le final. C’est le trompettiste Eric Aubier qui nous donne fort brillamment à entendre ce superbe concerto.
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Suit le concerto pour trombone de 1956 et c’est le jeune mais talentueux Fabrice Millischer, lauréat des Victoires de la Musqiue 2012 qui en est la vedette. Là aussi, il s’agit d’une pièce complexe, elle a d’ailleurs été écrite pour le concours du CNSM de Paris précisément pour explorer les possibilités de cet instrument, mais Henri Tomasi en a fait une œuvre également pleine de lyrisme et de sensibilité, la technique s’effaçant pour l’auditeur devant le sentiment.
La troisième Première mondiale est l’enregistrement du tragique « Noces de cendres », dans la remarquable orchestration de Désiré Dondeyne. Les trois mouvements, Le Retour, La Guerre et La Jeune fille et la mort, de ce poème symphonique sont d’une écriture pour les vents serrée, d’un lyrisme désespéré et d’une grande compassion humaine. L’interprétation par l’Orchestre d’Harmonie de la Garde Républicaine dirigé par François Boulanger y est flamboyante et cet enregistrement fera date.
Enfin, le côté éclectique d’Henri Tomasi est illustré avec sa Suite pour trois trompettes de 1964. Eric Aubier, Alexandre Baty et Frédéric Mellardi, sur la Havanaise, le Lento égéen et la Danse bolivienne y sont parfaits.
Au total, un excellent CD qui nous permet de découvrir un musicien trop longtemps et injustement oublié.
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