CD : Antoine Hervé - PMT QuarKtet
Durée : 1h 7’ 20’’
RVC 123
www.antoineherve.com (Harmonia Mundi)
Notation : 
(3/5)
L’excellent pianiste de jazz Antoine Hervé a le don de faire avec des musiques, même parfois maigrelettes, des morceaux beaux, agréables, sensuels et vivants. Avec le duo Jean-Charles Richard et le batteur Philippe « Pipon » Garcia, il réussit même, lorsque les musiques ne sont pas squelettiques, à nous faire croire qu’elles sont pleines et opulentes. Il a aussi l’habitude d’aller voir hors du jazz tout ce qu’il pourrait bien prendre, pour voir.
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Aujourd’hui, il est allé lorgner du côté des musiques concrètes qu’on appelle aussi musiques acousmatiques. Oui, je sais, ce n’est pas nouveau puisque la musique concrète a plus de soixante ans. Il est vrai que depuis Pierre Schaeffer et Pierre Henry, la technologie de l’enregistrement et des bidouillages d’ordinateurs a sérieusement évolué. Mais écoutons bien ce CD. Est-ce que les bulles sonores, les bruits irritant un peu l’oreille, les échantillons de musique planante, et autres, que concocte Véronique Wilmart derrière ses écrans changent fondamentalement la musique d’Antoine Hervé ? Je ne le crois pas, non pas que je veuille augmenter le chômage chez les informaticiens en licenciant cette charmante personne, mais je trouve que cela n’apporte pas grand-chose. Ou bien la musique est trop maigrelette, ce qui n’est pas le cas des compositions d’Antoine Hervé, ou bien elle se suffit à elle-même. Et l’on n’a pas le besoin de l’habiller d’oripeaux qui, parfois frisent le grotesque, car les borborygmes qui veulent sans doute signifier la respiration du nageur dans « Swim and Swing », par exemple, peuvent aussi être entendus comme des flatulences. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Etait-ce vraiment le dessein d’Antoine Hervé ? Je ne le pense pas. La musique doit rester belle, harmonieuse, fidèle à son étymologie qui est, quoi qu’on dise, le mot « Muse ». C’est du moins mon opinion.
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