CD : Franz Schubert (1797-1828) - Trios D 898 et D 929, Sonate Arpeggione D 821, Fantaisie D 934
par le trio Dali
Durée : 2h 16’ 25’’
FUG 584
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Notation : 
(5/5)
Le trio Dali (voir article), ce sont trois jeunes musiciens exceptionnels, la pianiste Amandine Savary, la violoniste Vineta Sareika et le violoncelliste Christian-Pierre La Marca, mais c’est également bien autre chose : c’est un trio. Pas trois musiciens juxtaposés placés ensemble pour jouer ensemble, mais trois musiciens ne formant plus qu’un, chacun sentant les deux autres, les pressentant. Et cela donne un trio de complicité, de connivence, d’intelligence, de musicalité et de sensibilité comme on en entend rarement.
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Ils ont choisi pour ce double album d’extrême qualité un musicien qui n’aura jamais connu la vieillesse (trente et un ans, est-ce un âge pour mourir ?), mais qui en a connu la profondeur, car il se savait condamné. Surtout dans les œuvres que le trio Dali a choisies : les deux trios D898 et D929, la sonate Arpeggione D821 et la Fantaisie D934, qui datent toutes de la fin de la courte vie de Franz Schubert. Le double album commence par le trio n°2 D929, quatre mouvements qu’on ne présente plus et qui retrouvent, avec le trio Dali, une fraîcheur et une tonicité nouvelles. Comme si Barry Lyndon, dans le deuxième mouvement, était plus séduisant encore que du temps de Kubrick. Magnifique !
La sonate D821, dite Arpeggione, qui fut écrite pour cet instrument éphémère, l’arpeggione, bien difficile à tenir, est dévolue à Amandine Savary (p) et à Christian-Pierre La Marca (cello). Le violoncelliste s’y montre parfait et offre une impression de facilité à une partition qui, pourtant, en passant de l’arpeggione au violoncelle, donnait une transcription redoutable à jouer. La pianiste y est en totale intelligence avec lui.
Le second CD commence par le trio n°1 D898, qu’on écoute avec une gourmandise de tous les instants, tant la connivence est grande entre les trois artistes. Une conversation à trois où chaque voix se sert des deux autres et les transcende. On y capte le plaisir des trois musiciens à jouer et à se jouer des difficultés techniques qui, jamais, ne sont repérables par l’auditeur, comme si tout coulait de source.
Enfin, la Fantaisie D934, réservée à la violoniste Vineta Sareika et au violoncelliste Christian-Pierre La Marca, leur offre l’occasion éblouissante de montrer à quel point leur talent est exceptionnel. Car cette Fantaisie D934 est d’une difficulté technique tellement redoutable que nombreux sont les interprètes qui préfèrent jouer autre chose, ce qui est une façon simple d’éviter l’obstacle. Avec Vineta Sareika et Christian-Pierre La Marca, tout paraît évident et c’est dans une complicité totale que ces deux très grands artistes nous interprètent ce chef d’œuvre de Franz Schubert.
Avec son livret, brillant, savant et trilingue (anglais, allemand, français), ce double album mérite sa place dans votre discothèque et sur votre chaîne.
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