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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : Michel Butor, Marc Copland - Le Long de la plage

copland-le-long-de-la-plageDurée : 38’ 5’’
VFCD 31302
www.visionfugitive.fr
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-griseetoile-grise(3/5)

Mai 1960. Je discute littérature contemporaine avec mon vénéré prof’ de latin-grec, monsieur Victoor, ce qui n’était guère habituel à l’époque où l’enseignement s’arrêtait à Zola. Il me dit tout à trac : « Lisez donc « La Modification » de Michel Butor, qui vient de paraître ». Ce que j’ai fait. On pouvait donc écrire différemment. Mes vacances en ont été transformées, encore que je pense que la belle Suzon, que je rencontrai cet été-là, fut pour beaucoup dans ma transformation.

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Je retrouve Michel Butor aujourd’hui. Il lit ses poèmes, cependant qu’un pianiste, Marc Copland, improvise derrière lui. Les poèmes sont beaux. Ainsi « Randonnées II » vous emmène des Landes au cap Nord et le voyage défile devant vos yeux. La musique, schumannienne, discrète et retenue, ne vient jamais empiéter sur la poésie. Et pourtant, cela ne marche pas. Pourquoi ? Sans doute parce que Michel Butor, s’il est un excellent poète, n’est pas un diseur, tout comme la plupart de ses confrères poètes. On se souvient des enregistrements d’Eluard ou d’Aragon, par eux-mêmes, tellement lamentables qu’ils en devenaient comiques. Sans atteindre ces naufrages, Michel Butor, hélas, torpille ses propres poèmes. On sent bien que si un Jean-Marc Tennberg, un Gianni Esposito, un Serge Reggiani, ou un Richard Bohringer s’était mis au micro, cela aurait transfiguré les poésies. N’est pas diseur qui veut. Il y a dans la voix du bon diseur un grain particulier qui capte votre attention. Sur ce CD, il est absent. Dommage, c’était bien essayé. Un essai non transformé. Reste un CD gentil, sans plus.

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