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Dinard, Côte d'émeraude : Festival international de musique, le 3 août

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Pour inaugurer la vingt-troisième édition du festival international de musique de Dinard, sur la côte d'émeraude, son  directeur artistique, le prestigieux pianiste Kun Woo Paik n'y était pas allé avec le dos de la cuiller, comme on dit. Son concert gratuit offrait au public des Dinardais et des estivants l'occasion de rencontrer l'orchestre symphonique de Shenzhen, quatre-vingt-huit musiciens venus de la lointaine Chine Populaire et placés sous la direction du chef d'orchestre En Shao. C'est le violoniste grenoblois, titulaire du poste de premier violon super-soliste de l'orchestre de Shenzhen, qui remplaçait, au dernier moment (il y a encore des progrès à faire du côté de la ponctualité, en Chine Populaire) l'autre premier violon super-soliste, Zhang Le, initialement prévu.

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Pour ce concert inaugural, le chef En Shao proposa trois morceaux très populaires de Georges Bizet, tirés de la suite n°1 de Carmen, l'Aragonaise, l'Intermezzo et les Toréadors. Le public, dont les premiers arrivés s'étaient installés trois heures avant, et qui s'étalait jusqu'au haut de la colline, fit un triomphe aux quatre-vingt-huit musiciens qui enchaînèrent sur un morceau, assez académique de Liu Tianhua (1895-1932), « A Pleasant Evening », une oeuvre pour le « erhu », le violon chinois à deux cordes et à pique, transcrit ici pour cordes.

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Puis, un Steinway fut déplacé sur scène, à l'intention de Kun Woo Paik qui interpréta de façon magistrale les trois mouvements du concerto pour piano de Maurice Ravel. Une oeuvre qui nécessite, on le sait, une mirobolante dextérité et dont Kun Woo Paik donna une version ébouriffante. Le public peu habitué des concerts classiques applaudit chaque mouvement et pour ne pas nous faire remarquer, nous en avons fait autant. Mais chut, ne le dites à personne.

Après l’entracte, l’orchestre symphonique de Shenzhen nous faisait découvrir tout d’abord une œuvre de Liu Tieshan et Mao Yuan de 1963, intitulée « Danse de la tribu Yao » célébrant une des nombreuses ethnies de la Chine, comme il en était l’usage abondant à cette époque.  Une musique optimiste puisant au plus profond des racines musicales ancestrales de la Chine, comme l’ont fait d’autres compositeurs avec l’Europe en d’autres temps (pensons à Mozart, à Chopin ou à Bartok). Une musique très agréable à entendre dans laquelle les cordes, les bois et les cuivres de l’orchestre se livraient avec beaucoup de générosité.

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Puis, ce fut le poème symphonique de Xu Zhenmin de 1991, « A Night-Mooring Near Maple Bridge ». Un poème symphonique très expressif, à la construction habile et efficace même pour un public comme le nôtre qui ignore le poème tang qui est à son origine.

Enfin, avant le célébrissime galop (french cancan) de Jacques Offenbach, fort goûté du public, il y eut surtout, tout autant apprécié des spectateurs le fameux « Boléro » de Maurice Ravel. La puissance singulière de l’orchestre symphonique de Shenzhen pouvait s’y déployer tout à son aise et, parti des pianissimos des violons arriver aux fortissimos de l’orchestre tout entier avec une jubilation qui scotchait le public. Beaucoup de maîtrise, beaucoup d’expressivité, beaucoup de talent pour cet orchestre symphonique qui n’a pas fini de faire parler de lui.

La ville de Dinard, en faisant venir cet orchestre, ouvrait ainsi de façon éclatante son festival international de musique, vingt-troisième du nom.



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