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Festival « Itinéraire baroque en Périgord vert » - le 27 juillet

La deuxième journée du festival « Itinéraire baroque en Périgord vert » s’intitulait « Baroque en Cercles » pour la bonne raison qu’elle se passait dans le village de Cercles et que trois concerts, pas moins, y étaient programmés dans l’abbatiale de Saint-Cybard. En effet, si certains de nos concitoyens sont rivés à leur poste de télévision pour y suivre les exploits musculaires d’athlètes internationaux, d’autres, public à fort pourcentage néerlandais, britannique, germanique et français, mais tous mélomanes, marathonent à qui mieux mieux sur d’autres parcours. Mélodiques, ceux-là, et musicaux. C’est le cas du public d’Itinéraire baroque. Le 27 juillet, il y avait trois concerts pour se préparer au Grand Itinéraire du lendemain. C’était en quelque sorte la mise en bouche, la séance d’entraînement.

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D’abord, à midi, le président d’honneur et conseiller artistique du festival, le claveciniste-organiste Ton Koopman nous offrait, avec la violoniste Catherine Manson, les sonates IV, V et VI pour violon et clavecin obligé de Jean-Sébastien Bach, les BWV 1017 à 19. Un excellent choix montrant à quel point Bach maîtrisait ces deux instruments. Catherine Manson et Ton Koopman, dans une complicité parfaite, et dans cette sonorité d’époque qu’ils affectionnent particulièrement, nous donnaient à entendre un Bach certainement très proche du Bach originel. Dans le décor assez sobre de l’abbatiale St Cybard, la musique de Jean-Sébastien Bach ainsi restituée, prenait une dimension nouvelle, fort appréciée par un public de connaisseurs qui fit un vrai triomphe aux deux interprètes.

Au sortir de l’abbatiale, la tête résonnant encore de la musique de Bach, le public allait se restaurer ou se désaltérer sous des tentes installées sur la place ou bien acheter les produits régionaux vendus dans des stands disséminés tout autour (vins, truffes, vêtements, jouets, poteries, torchons décoratifs). A quinze heures, une table ronde animée par Alain Durel réunissait Ton Koopman et Benjamin Alard pour évoquer la renaissance du clavecin et l’évolution de son interprétation, de Wanda Landowska à Gustav Leonhardt. Elle a été suivie par un public assez nombreux, très intéressé par le sujet.

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Quelque temps plus tard commençait le deuxième concert, dans la même abbatiale, très différent à bien des égards, puisque consacré à la musique ancienne et non pas baroque. L’ensemble Amadis, un quintette de très haute qualité, nous offrait des airs du XIIème au XVème siècle, venant d’un peu partout en Europe et ayant pour point commun d’être des airs composés sur les chemins des pèlerinages à Compostelle. Des chants de troubadours comme Bernard de Ventadour, des airs de la tradition judéo-espagnole, des airs venant de Prague ou de Hongrie aussi bien que des différents Codex, des airs anonymes ou signés Alfonso El Sabio ou Guiraut Riquier. Harpes, vièles, tambura, percussions, ‘oud, cornet, flûtes et surtout deux vocalistes d’exception, la viéliste Catherine Jousselin et le percussionniste Olivier Marcaud, dont vous n’avez pas fini, à mon humble avis, d’entendre parler. Un concert d’une rare beauté, servi par un ensemble de musiciens remarquables, qui a apporté, parmi tous ces concerts baroques, un autre souffle et qui a servi, en quelque sorte, de palier.

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Car, le troisième concert, après une conférence architecturale sur les commanditaires et les bâtisseurs d’églises, par Alain de la Ville, revenait à Jean-Sébastien Bach, avec les dix-huit musiciens de l’Amsterdam Baroque Orchestra dirigés par Ton Koopman. Un concert intitulé « J.S. Bach au palais des princes », comprenant deux cantates et deux des concertos brandebourgeois, le 2 et le 4. C’est par la cantate « Mein Hertz schwimm im Blut » (BWV 199) que la soprano Bettina Pahn et l’Amsterdam Baroque Orchestra commencèrent. Cette cantate commence de façon très sombre pour peu à peu s’illuminer. Le hautbois d’Antoine Torunczyk y développe un très beau solo et la belle voix de Bettina Pahn y trouve matière à exprimer des sentiments variés. Suivait le Concerto Brandebourgeois n°4, (BWV 1049) avec ses belles parties de flûtes (Reine Marie Verhagen et Ines d’Avena) superbement joué. Entracte, puis vient le Brandebourgeois n°2 (BWV 1047), celui que j’appelle depuis l’enfance le Concerto pour faire lever le soleil, parce qu’un jour de pluie, l’écoutant avec une amie, nous avons vu, au moment où l’on entend la trompette, un rayon de soleil apparaître et illuminer la pièce où nous étions. La trompette, ici, était tenue par Dave Hendry de fort belle façon. La soirée s’est terminée sur la cantate « Weichet nur, betrübte Schatten » (BWV 202), fort guillerette, puisqu’écrite à destination d’un mariage et Bettina Pahn s’y est montrée éblouissante. Quant à Ton Koopman, qui a enregistré l’intégrale des cantates de Bach, il était ici, on s’en serait douté, comme un poisson dans l’eau. Au total, une journée magnifique.

Texte Yvette Canal
Photos © Accent Tonique et Michel Bedin

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