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CD : Joseph Haydn - Witz und Humor, Dernières sonates et variations

haydn-witz-und-humourpar Mathieu Dupouy au pianoforte
Durée : 1h 11’
Hérisson LH 08
Codaex (www.label-herisson.com)
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

C’est avec beaucoup de plaisir que nous retrouvons ce concert Witz und Humor (Plaisanteries et humour) dont nous avions eu la primeur en allant l’écouter live, comme on dit, au Reid Hall à Paris (voir article). C’est sur un pianoforte signé Jakob Weimes (1767-1830), construit à Prague aux alentours de 1807, que Mathieu Dupouy interprète ces pièces dites « londoniennes », car c’est à Londres que le compositeur en pleine maturité qu’était Joseph Haydn les a écrites.

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Ses trois dernières sonates, toutes en majeur, respectivement do, mi bémol et ré, sont, à bien des égards, intéressantes, car elles font le lien avec Beethoven et Schubert. Si celle en do M (Hob.XVI :50) reste encore dans le XVIIIème siècle, mais en en cassant les formes traditionnelles (arrêts dans la mélodie, reprises un ton plus bas, etc), celle en mi bémol M (Hob.XVI :52) annonce nettement Beethoven et celle en ré M (Hob.XVI :51) Schubert. Le livret, magnifique, brillant, pétillant d’intelligence, dû à la plume de Mathieu Dupouy lui-même, rapproche cette écriture distanciée, étrange, du style de l’écrivain britannique Laurence Sterne. Plus proches de nous (à ma courte honte, je dois avouer que je n’ai jamais rien lu de Sterne), Denis Diderot et son Jacques le fataliste ou André Gide et son Paludes pourraient nous rappeler cette forme d’écriture étrange, où l’auteur et le roman se parlent l’un à l’autre et interviennent dialectiquement l’un sur l’autre. Joseph Haydn dans ces trois sonates fait la même chose, ce qui produit cette sensation d’étrangeté et d’ironie, ces fameux Witz und Humor.

Quant aux variations, celles en fa mineur et celles sur Gott erhalte, inspirées du God Save the King et qui donneront l’hymne allemand, elles sont bourrées d’inventions, car, enfin, Joseph Haydn avait acquis suffisamment de célébrité et d’honneurs pour pouvoir composer comme il le voulait et ce qu’il voulait. Il avait enfin obtenu la liberté si chère à l’artiste.



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