Concert : Berlioz, Ravel à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur par Alain Altinoglu et Nora Gubisch
Le 9 juin 2012 - Saint-Denis - Maison d'éducation de la Légion d'honneur
Berlioz, Ravel par Alain Altinoglu (p) et Nora Gubisch (mezzo-soprano)
C’est dans les imposants bâtiments de la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur de Saint-Denis (92), juste à côté de la basilique, que la mezzo-soprano Nora Gubisch donnait un récital le samedi 9 juin. Accompagnée au piano par Alain Altinoglu, sous le portrait en pied de Napoléon 1er et sous les frises dorées d’une salle Empire, elle nous interprétait tout d’abord les Nuits d’été d’Hector Berlioz.
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Ces six airs, qui commencent par une villanelle et finissent par une barcarolle, ont été écrits sur des poésies de Théophile Gautier, chantre du poème flamboyant et de l’Art pour l’Art. Un lyrisme exacerbé qui colle bien à la musique fiévreuse de Berlioz. C’est fou combien le chant lyrique est bien servi quand il s’agit de vraie poésie. Avec Gautier et Berlioz, on est comblé. C’est superbe. Ensuite, le programme continuait par Maurice Ravel. D’abord, les cinq mélodies populaires grecques, trois joyeuses et deux tristes, chantées en grec, par une Nora Gubisch fort convaincante. Une question toutefois me tourne en tête : depuis quand les gammas se prononcent-ils « j » en grec ? On dit anguelos et non pas anjelos, non ? Hellénistes pratiquants demandés ! Suit la sonatine pour piano. Alain Altinoglu y est savoureux et subtil. Enfin, c’est avec les curieuses et pétillantes Histoire naturelles de Jules Renard, que Maurice Ravel a mises très facétieusement en musique que Nora Gubisch se révèle une habile chanteuse-diseuse, pourrait-on presque la définir, tant le genre de ces poèmes en prose où la musique s’est placée à côté et non sur la mélodie, est inhabituel. Elle y affirme une maestria remarquable. Le public lui fait un triomphe, ainsi qu’à Alain Altinoglu et deux rappels leur sont nécessaires pour finir la soirée, le Kaddish de Maurice Ravel, tout d’abord, puis une berceuse, Nana, de Manuel de Falla. Au total, une très belle soirée.