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  • Pierre Stemmelin
  • Musique

CD : Cuarteto Cedron - Corazon de piel afuera

cuarteto-cedronDurée : 1h 8’ 32’’
Le Chant du Monde 274 2182
http://cuarteto-cedron.blogspot.com
www.chantdumonde.com
Notre avis : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orange(5/5)

Voici le cuarteto mythique de Juan Cedron, avec son bandonéon (Miguel Lopez), sa contrebasse (Roman Cedron), son violon alto (Miguel Praino) et la guitare et la voix généreuse, chaude et virile de Juan Cedron pour dire, sur des airs de tangos, de huellas, de candombés, de milongas, de rancheras, d’estilos, pour chanter les poètes sud-américains et la littérature tanguera.

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Pour essayer de mieux me faire comprendre, je vous dirai ce que m’a appris le « Professeur », Miguel Praino, sur le tango, ou, du moins, ce que j’ai cru en comprendre, car la chose n’est pas facile. Ce que les Argentins appellent "littérature tango", ce sont des textes dans lesquels se repèrent un lyrisme contenu, (Lamartine, Chateaubriand, la plupart du temps, ne sont pas "tangos"), une sorte de jubilation à entretenir ses douleurs sans pour cela tomber dans la masochisme, des excès de vocabulaire contrôlés, un goût pour la demi-teinte, le pastel, le glauque, les brumes, un emploi de l'autodérision, de l'humilité. Des mots choisis "non sans quelque méprise" (pour reprendre la formule de Paul Verlaine), c'est-à-dire toute la différence entre la prose ("il pleut sur la ville et je suis triste") et la poésie ("Il pleure dans mon cœur / comme il pleut sur la ville"). Pourtant, toute poésie n'est pas "tanguera" et les "méprises" de mots ne sont pas suffisantes. Alors ? Alors, il reste encore du mystère, mais les Français finiront bien par comprendre ce que recouvre exactement ce concept de "littérature tanguera". On peut ajouter : « ou pas » et l’on restera tanguero. Ici, Juan Cedron nous dit tout d’abord, sur des musiques qui sont comme des souvenirs à moitié évanouis, comme des romances pas vraiment tristes « Corazon de piel afuera », onze poèmes de Miguel Angel Bustos, puis toujours du Raul Gonzalez Tuñon, bien sûr, son préféré, mais aussi du Luis Alposta, du Pedro Atienza, , du David Alvarez Morgade, de l’Evaristo Carriego, du Julio Huasi, du Paco Urondo et du Mario Clavelle, voire d’anonyme. Juan Cedron est le roc qui reste d’une Argentine littéraire que nous portons en nous et qui ne cicatrisera jamais. C’est beau comme un diamant et, souvenez-vous du trafiquant de diamants qui s’est pendu, parce qu’un jour, il les avait regardés, ils sont dangereux. Mais tellement humains.

texte de Michel Laroche

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon et Qobuz



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