Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Michel Bedin
  • Musique

CD + DVD : Hildegard lernt fliegen - Cinema Hildegard

hildegard-cinema

LA SUITE APRÈS LA PUB

Durée : CD : 54’ 27’’. DVD : 44’ 33’’
UTR 4333 / WR 004
www.hildegardlerntfliegen.com
www.unitrecords.com
Abeille distrib.
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-grise(4/5)

Hildegard lernt fliegen (en français : Hildegarde apprend à voler) est un sextet suisse de ce qu’on appelle, je ne sais pourquoi, musique improvisée européenne ou musique actuelle.

Il y a d’abord le compositeur et l’âme du groupe, Andreas Schaerer. Avec lui, la batteur Christoph Steiner, accessoirement joueur de glockenspiel et de machine à écrire et le bassiste Marco Müller. Et puis trois cuivres : Matthias Wenger (as, ss), Benedict Reising (as et sax baryton, plus la clarinette basse indispensable dans tout groupe de musique improvisée européenne) et Andreas Tschopp (tb, tba, et sousaphone). La dextérité vocale d’Andreas Schaerer, faite de volubilité, de malice, de mélange de dialecte alémanique, d’anglais et de russe de contrebande fait merveille. Le premier morceau sonne comme du Kurt Weil sur du Bertolt Brecht (opéra de quat’ sous). Il faut préciser son titre : « Suite pour assassins et poivrots » bien dans l’ambiance. « Knock code 3 » ressemble plutôt, après trois minutes de facéties sonores scatteuses de très haut niveau, comme une belle création à la Nino Rotta. J’ai été moins séduit par « The Angry Man » qui reprend des argumentaires déjà entendus en pseudo-free jazz. Après l’entracte, « Pauza » en russe, on trouve « Lanjusto », un morceau très fanfare à la Göran Bregovic, puis un morceau plus orientalisant. Vient ensuite un conte incompréhensible en suisse alémanique, je suppose, mais marrant, etc. Bref, c’est une façon de créer de la musique d’avant-garde jubilatoire, déclavetée, tragique et dérisoire qui, par rapport à celle qui se prend au sérieux, est beaucoup plus intéressante.

Le DVD nous offre un film de Michelle Brun, fait dans le même esprit intelligent, qui nous montre, outre des concerts par ci, par là, la musique en train de se faire, la machine à écrire achetée sur une brocante à Dresde, un enregistrement à Berlin, le scat écrit dans le train, les répétitions dans une école à Illmenau, « Brazil » en voiture sur l’autoroute, la tchatche délirante se transformant en scat, Moscou et son public, l’étude phonétique laborieuse de la langue russe, l’embauche au pied levé de l’interprète Marina Sobyanina pour la scène. Bref, ce mélange de bruitisme, de voix à la Nina Hagen, de fanfares macédoniennes, de rap détourné et de déconnante à pleins tubes, est réjouissant au possible. Nul doute que ce groupe, et notamment cet Andreas Schaerer hyperdoué, vont faire un tabac.

Album disponible sur Amazon

LA SUITE APRÈS LA PUB


Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ