DVD : Le nozze di Figaro - Wolfgang Amadeus Mozart
Direction musicale : Gérard Korsten
Mise en scène : Giorgio Strehler
avec Ildebrando D’Arcangelo, Diana Damrau
Chœurs et Orchestre du Teatro alla Scala
Arthaus Musik (Intégral Distribution)
durée totale des deux DVDs : 3h 7’
Notre avis : 
(5/5)
Bien sûr le livret de Lorenzo da Ponte qui est basé sur «La folle journée ou le Mariage de Figaro» de Beaumarchais élude et fait disparaître de l’opéra de Mozart toute allusion au contexte prérévolutionnaire qui agite alors la société française de cette fin du 18e siècle. L’action de l’opéra de Mozart se concentre essentiellement sur la vengeance que Figaro va ourdir contre les prétentions du comte Almaviva envers sa future épouse Susanna. Une œuvre qui va osciller constamment entre comédie et âpre lutte qui fait s’affronter sans trop de ménagements le maître (le comte Almaviva) contre son valet (Figaro).
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Une lutte qui au terme d’une nuit agitée où chacun s’avance masqué grâce à une obscurité propice, va tourner à l’avantage de Figaro qui pourtant doutera jusqu’au bout de la sincérité de Susanna et qui, grâce à son courage et à ses ruses, ridiculisera les prétentions exorbitantes que le comte Almaviva prétend lui imposer ! Ce qui fait le prix de cette représentation donnée en 2006 au Teatro alla Scala c’est avant tout la mise en scène de Giorgio Strehler qui recrée avec élégance et subtilité cette atmosphère très particulière qui annonce les orages révolutionnaires qui vont s’abattre sur la France et faire trembler toutes les monarchies d’Europe… Une ambiance renforcée encore avec plus d’éclat par les somptueux décors d’Ezio Frigiero qui recrée avec beaucoup de force et d’imagination ce passé prestigieux et déjà lointain. Côté distribution vocale rien que du beau monde puisque Ildebrando D’Arcangelo incarne un Figaro remarquable aux côtés d’une formidable Susanna (Diana Damrau). Il ne faudrait pas non plus ignorer l’excellente prestation de Pietro Spagnoli qui campe avec beaucoup d’énergie et de prestance le personnage plutôt cynique, jouisseur sans scrupule du comte Almaviva ! Enfin l’orchestre trépidant, moqueur, virtuose, de Mozart est ici confié à Gérard Korsten qui s’acquitte de sa mission avec, il faut le signaler, beaucoup de dynamisme et d’enthousiasme !