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Gustav Mahler - Symphonie n°3 ; Alban Berg - Lulu suite

vel3160par l’Orchestre de l’ORTF
dirigé par Jean Martinon
Durée totale des 2 CDs : 2h 10’ 28’’
Notre avis : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleue(5/5)

La plus longue des symphonies de Gustav Mahler, la Troisième, (une heure et demie à elle seule) est ici interprétée par l’orchestre de l’ORTF dirigé par Jean Martinon. On l’a couplée, comme elle ne tient pas sur un seul CD, avec la Lulu suite d’Alban Berg, par la même formation et avec le même chef.

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Le sixième mouvement débute ainsi le second CD. Que dire qui n’ait été dit sur cette Troisième symphonie de Mahler par ce chef qui a reçu pour cela la Médaille de l’Association Gustav Mahler, tout comme Kubelik et Barbirolli ? Que cet enregistrement de 1971 est historique ? Sans aucun doute. Et qu’il reste l’un des meilleurs. Le premier mouvement, à lui seul, qui se veut une sorte de Création du Monde, est si gigantesque, si tellurique, si cataclysmique qu’il pourrait aussi bien en signifier l’Apocalypse finale et le public, à ce point conquis, en vient à l’applaudir comme s’il s’agissait de la Symphonie entière. De fait, il en a toutes les caractéristiques. Les autres mouvements, censés dire respectivement la création des végétaux, des animaux, de l’homme, des anges et de l’amour, sont en quelque sorte une déclinaison du premier, avec la couleur particulière que donne chaque sujet traité, comme l’insouciance et la légèreté pour le deuxième mouvement, la végétation (tempo di minuetto. Sehr mässig). Le bestiaire du troisième mouvement est rendu avec beaucoup d’humour et de suavité. Quant à la voix de la mezzo-soprano Hildegarde Ruetgers, elle est magnifique dans le quatrième pour chanter l’homme et le poème de Nietsche tiré du Zarathoustra. Pour le cinquième mouvement, plus guilleret, les anges, le chœur et la maîtrise de l’ORTF donnent tout l’allant et la joie nécessaires. Quant au final, Langsam, qui apporte la paix et la sérénité, il est somptueux, l’orchestre et la direction ne faisant qu’un, plongés dans une communion totale de ravissement et de bonheur. Jean Martinon conduit son orchestre avec une grâce certaine, alliée à une puissance extraordinaire.

Si le dodécaphonisme de la Lulu Suite d’Alban Berg, qui suit, patchwork des grands moments de son opéra, a pu surprendre lors de sa création, il faut avouer qu’aujourd’hui, il paraît d’un classicisme on ne peut plus académique. L’interprétation de Jean Martinon, avec l’orchestre de l’ORTF, et notamment ses cuivres, ici, lui restitue la puissance, la violence, mais aussi l’humanité que Berg avaient mises dans cette composition. La soprano Mary Lindsey couronne en beauté ce double disque particulièrement réussi.

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