CD et SCAD : Elgar - Symphonie n° 2
Vladimir Ashkenazy
par le Sydney Symphony
Exton
(Intégral Distribution)
Durée : 55’ 6’’
Notre avis : (5/5)
C’est Sir Edward Elgar qui dirigera pour la première fois sa Deuxième Symphonie, alors que Gustav Mahler vient tout juste de disparaître… Une Deuxième symphonie marquée par le sceau de l’étrange, où le compositeur de l’Oratorio The Dream of Gerontius semble distiller dans chacun de ses quatre mouvements, sauf le Rondo-Presto, une sorte de sérénité à laquelle se mêle aussi l’inquiétude et comme une sorte d’inclination irrésistible vers la solitude, l’exaltation et la grandeur.
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Si le premier mouvement semble avancer avec une sorte de détermination tranquille à peine troublée par quelques orages invisibles, il n’en va guère de même pour le second mouvement indiqué Larguetto-Nobilmente e simplice, où semble planer un mystère, une immanence terribles et où , curieusement, durant un très bref moment, l’écriture de Sir Edward Elgar s’apparente à celle de Jean Sibelius. Mais cette sorte d’illusion sonore prend fin avec le Rondo. Presto qui suit, seul moment de répit dans cette symphonie mélancolique et sombre. Avec le dernier mouvement Moderato e maestoso, Sir Edward Elgar impose son fameux rythme de marche solennelle mais avec la plus grande retenue et la plus grande modération, concluant sa symphonie avec un ton pessimiste que ne laissait en rien présager l’indication maestoso ! Que dire de l’interprétation de Vladimir Ashkenazy dirigeant le Sydney Symphony ? Vladimir Ashkenazy arpente ici un territoire dont il connaît tous les détours et tous les pièges, accomplissant le miracle de rendre à ces vastes étendues sonores leur caractère unique, fait d’étrangeté et de mystère.