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Concert : Mozart et Chostakovitch par l’Orchestre Philharmonique de Radio France

sllae-pleyelPeter Oundjian, direction
Alexandre Tharaud, piano
Salle Pleyel - le vendredi 20 mai

Peter Oundjian débutait le concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France avec l’Ouverture de la Flûte enchantée de Mozart, exécutée avec autant de flamme que de précision. Suivait en seconde partie de ce concert, le Concerto n°23 pour piano et orchestre de Mozart.

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Une œuvre où les deux mouvements extrêmes (Allegro et Allegro assai) encadrent un Adagio d’une tension et d’une émotion prenantes, où le piano entame avec la clarinette un dialogue poignant. Alexandre Tharaud abordait  cette œuvre avec beaucoup de délicatesse, sans négliger l’écriture virtuose du premier et du dernier mouvement. Alexandre Tharaud , contrairement à la tradition actuelle ,ne joue pas l’œuvre par cœur. Lors de ses derniers concerts donnés à Paris, Sviatoslav Richter faisait de même et justifiait cette pratique par la volonté  de ne pas trahir la pensée du compositeur.

Après l’entracte Peter Oundjian changeant radicalement d’atmosphère, inscrivait à son programme une œuvre énorme, pleine d’éclat et de violence : la Symphonie n° 11 «L’Année 1905»de Chostakovitch. Une Symphonie qui retrace les tragiques évènements de janvier 1905, qui après le sanglant « Dimanche rouge» sera le point de départ de cette Révolution de 1905, qui ne se concrétisera qu’en 1917. Comme dans ses deux symphonies de guerre, la Symphonie n°7 «Léningrad» et la Symphonie n°8  «Stalingrad », Chostakovitch utilise ses capacités évidentes de visionnaire. C’est ce qui donne à la deuxième partie de la Symphonie n°11, le 9 janvier, son aspect hallucinant, terrifiant. Chostakovitch sait évoquer avec une sorte de réalisme implacable, bouleversant, la fusillade déclenchée par les troupes tsaristes massacrant avec la plus grande sauvagerie le peuple désarmé, venu demander au Tsar de répondre à ses suppliques. La Symphonie s’achève par un Tocsin funèbre  auquel se mêlent  bientôt les accents révolutionnaires de la «Varsovienne», annonçant le prochain triomphe de la Révolution, une douzaine d’années plus tard. Peter Oundjian, qui vient d’enregistrer la Symphonie n°7 «Leningrad » de Chostakovitch, nous offrait ce vendredi 20 mai une 11e Symphonie  sans concession, grandiose, abrupte, mais sans jamais céder à la grandiloquence ou à tout effet d’extériorité superficielle, privilégiant l’aspect humain d’une œuvre extraordinaire immortalisant un moment exceptionnel de l’histoire de la Russie en ce tout début d’un XXe siècle s’annonçant tragique !



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